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Archive du mois : août 2011

This is not a short story

Garance Doré

 

Le joli mois d’août s’achève. Nous pensons avec nostalgie aux kilos que nous allons reprendre, à la plage que nous allons revoir. Au déjeuner, au goûter.  A l’apéritif aussi.  Nous rêvons aux manches longues d’octobre.
Durant cette contemplation d’avenir, des voix stridentes se hérissent entre nous et le monde.
« Mala ghedwa l’3id? »
« Lalla, ils ont dji mercredi fel journal »
 » ana ngoulek c’est demain ».
Un jour de plus ou de moins, quelle importance de spéculer….. Importance nationale, tout le monde ne parle que de ça.
Et moi aussi, mais deux autres choses m’ont détourné l’esprit.
1. Toute à l’heure, je rentrais tranquillement chez moi, trois paquets de gâteaux à la main, une brioche au chocolat qui faisait coucou aux passants, quand j’entends un grand chahut . C’était dans ma rue. Y avait des mecs qui chantaient, qui dansaient, qui attiraient toute l’attention sur eux.
« Saga Africa, attention les secousses. Saga Africa, Ambiance de la brousse ».   Et la gestuelle animale qui allait avec.
Le pourquoi du come-back de Yannick noah dans ma rue? Deux jeunes filles de couleur noire marchaient tranquillement.  Leur passage a éveillé la bêtise humaine.
Elles étaient ahuries, et moi aussi. J’ai eu honte. Et si j’avais pas eu peur que les types me cassent la gueule, je les aurais insulté.
On sait bien qu’il y a des cons partout, on sait aussi que l’Algérien de façon générale est enclin au racisme facile, mais cette scène dans ma rue, ces singes dans la rue, c’était tellement moche.
2. Ce matin, j’ouvre ma page facebook, une amie partage un article de journal titré « Un couple échappe au lynchage à cause d’un short ».
L’histoire d’un soir, un couple de jeunots qui se balade à Didouche, la fille porte un short court, des jeunes garçons n’apprécient pas, ils les suivent,  les entourent. Ca prend des proportions.
Les flics interviennent pour protéger le couple.
Je n’y ai pas cru. J’ai pensé que l’info était exagérément exagéré, j’ai cherché d’autres infos.
En un jour, l’histoire a fait le tour de la toile.
Je ne sais pas si ça c’est vraiment passé comme cela.
Mais si oui, j’ai honte aussi.
Même si c’est un évènement isolé, c’est digne d’un cauchemar.
C’est indigne de l’Homme.
En plus que les shorts sont revenus à la mode depuis des années maintenant ,qu’ils se sont imposé à nos jambes, et que le magazine « ELLE » s’était trompé en 2005 en annonçant qu’ils ne passeraient pas la saison.
Si cette histoire est réelle,  toutes les filles devraient défiler à Didouche en mini-short. Enfin, juste celles qui n’ont pas de cellulite.
Mais du coup, elles seront pas nombreuses.
Bon  allez toutes les filles, cellulite, vergetures, capitons sont de la partie!
 (Comment ça je ruine les fantasmes masculins!)
L’essentiel est qu’il y ait de la cuisse de poulette, de la fille, de la liberté, de la dignité.
A la fin, on jette nos shorts et on entre dans l’histoire. (Et plein de téléfilms d’M6 évoqueront ce jour là!)
Bon, juste celles qui ont des petites fesses bien rebondies peuvent faire ça, sinon….c’est juste comme au hammam, et c’est pas cool pour les yeux.
Si la foule des singes veut nous lyncher, alors on se laissera pas faire. Je vais pas vous mentir, il y aura des morts, certaines d’entre nous se sacrifieront ( bessah machi ana) , il y aura des arrêts obligatoires au nouveau magasin de chaussures italiennes qui a ouvert, mais la liberté fondamentale de l’Homme à porter le short vaincra la rue  ce jour là.
D’un autre côté, c’est l’aïd demain ou après-demain, et ensuite c’est férié, et on doit aller en famille à Oran, et il  faut aller rendre visite aux amis à Blida.
Alors l’histoire du short , on en parle, on se choque, on accuse, mais d’ici quelques jours, ça nous fera juste une belle jambe.

Saga Algéria, ambiance de la frousse…..



Mamzelle Namous

Silence…On jeûne

En ces jours saints où nous cultivons notre sainteté, il y a dans l’air des répliques récurrentes qu’on chope, qu’on casse, qu’on agace, qu’on répète, qu’on se demande pourquoi.
Top 10 des phrases entendues chaque année: 
1- Si tu passes tes journées à dormir, ton jeûne ne compte pas. 
(Ah oui? C’est la circulaire divine n°78-23 qu’a décrété ça?)

2-Si une mini-itsi-bitsi-tini-ouini-toute-petite-ouistiti goutte d’eau s’est logée au fond de ta gorge pendant que tu te brossais les dents, ton jeûne est rompu. Tu passes au rattrapage mon chou. 
(Certains d’entre nous, plus intelligents que les autres, ont trouvé la solution. Ils ne se brossent plus vraiment les dents; ça génère d’autres problèmes du coup. De communication, de respiration aussi).
3Si tu ne fais pas la prière ou ne lis pas le Coran, durant ce mois, alors autant arrêter les frais ma fille, tu te fais du mal pour rien. 
(Ca c’est la directive angélique n°42-89 qui le prescrit apparemment) .

4-T’as commandé des gâteaux pour l’aïd? Parce qu’il faut se dépêcher. 
(Genre de questions qu’on te pose trois semaines avant l’aïd….Et là encore l’humanité se divise en deux catégories de bonnes femmes. Celles qui font leurs gâteaux elles-mêmes et qui préfèrent plutôt crever que de les acheter en pâtisserie, et celles qui passent commande.
Ah et y a aussi une troisième catégorie, celles qui oublient.)

5-Si tu te parfumes la journée, alors t’es une grosse salope qui cherche juste à exciter les mecs,  ben ça se fait pas trop tu sais. 
(Non parce que vous savez, l’homme est un animal étrange, la moindre effluve l’exciterait et romprait son jeûne.
D’ailleurs, un jour, ma grand-maman était au marché et voulait acheter du parfum. Et le vendeur, un barbu, lui a dit qu’il ne le lui vendrait qu’à condition qu’elle n’en mette qu’à la maison.
Vous en conviendrez, le vrai problème dans cette histoire est pourquoi ma grand-mère va chercher du parfum au marché?!).
6- Si tu passes tes journées à te plaindre de ta faim, de ta soif, de ta fatigue, alors tu respectes pas vraiment le Ramadan. 
(Décret d’application des piliers de l’Islam n°01-99).

7- Non mais de toute façon, notre islam est approximatif. 
(Parle pour toi, et encore mieux, ferme ta gueule).

8-Alléluiaaaaaaaaaaa! 
( Ca c’est le cri de la fille qui vient d’avoir ses règles).

9- Y a-t-il  une sorte de corrélation entre le jeûne et la libido? 
( Ou la question que personne n’ose poser à voix haute. D’après une étude, menée en 1993 à l’Université d’Harvard, sur l’effet de la privation alimentaire sur l’appétit sexuel, la réponse serait oui.
Alors jeunes filles, ne paniquez pas, c’est un phénomène scientifique, et non pas un diablotin qui vient vous chatouiller là où il faut pas).

9- Tu sais avec cette chaleur, j’arrive pas à manger le soir, je bois que de l’eau. 
(Dixit la meuf qui s’est pris 4 kilos en trois semaines).

9- Oh tu sais moi je supporte bien le Ramadan. 
(Mytho). 

10- Le temps passe vite, mabka walou ( le Ramadan est presque fini). 
( Celle là, on l’a entendu dès le début de la deuxième semaine).

Et y a une série de phrases quotidiennes, qu’un soir, quelqu’un a oublié de prononcer. C’était hier, il était 19h45, on s’affairait en cuisine, ma mère était toute contente que, pour une fois, on soit pas en retard. Les minutes ont continué à passer , on a regardé nos montres. Puis l’horloge.
Et on s’est dit  » Le muezzin a quand même pas oublié l’appel à manger? » Non parce que toute l’année, même à 4h du mat, le mec il est toujours au rendez-vous.
Alors soit il matait la soirée années 80 sur France 3, soit le micro marchait pas, mais il a laissé tout le quartier dans la perplexité.
Et c’est bien la seule fois où on s’est dit qu’on aurait dû regarder l’ENTV.
Mamzelle Namous

p.s i love you : j’en oublie sûrement des mots qui m’ont amusé ce mois ci, n’hésitez pas à partager les vôtres! 

Les Bienfaits du Génie

En ces jours de crève-la-soif, il y a des choses super géniales qui se passent. Des sensations de purification interne, ce sens de la maîtrise  du contrôle de soi, cette idée que oui-moi-aussi-je-peux-devenir-anorexique. Dans quelques jours, les bienfaits du jeûne se liront sur nos visages, et nous paraîtrons plus jeunes et plus beaux.
En attendant, voilà ce qui se passe certains matins :
-Se réveiller en ayant déjà soif, et ne pas oser duper Dieu en faisant semblant de croire qu’il est 2h du mat, alors qu’il est 11h. 

-Pire encore, se réveiller en ayant mal à la tête. Et regarder la boite de doliprane, gentiment posée sur la table de nuit, vous faire de l’oeil. 
La vie est dure pour nous autres jeûneurs sans frontières. Je dis ça car j’ai une pensée pour ceux qui jeûnent dans des pays non-musulmans, et qui subissent les odeurs du big mac, et les questions de leurs potes  » Même un petit bonbon tu peux pas? Même boire tu peux pas? Je sais pas comment vous faites, moi j’aime trop manger pour faire ça.  » 

On est en août, donc ce n’est pas d’actualité dans la plupart des régions du monde, mais une petite pensée pour les étudiants qui jeûnent dans des pays non-musulmans, et qui sont obligés de rompre leur jeûne dans une salle d’amphi. On les distingue bien ces petites têtes d’arabe, dispersées dans l’amphi ,  guetter l’heure et  sortir leurs petites dattes devant leurs amis ahuris  « Oh des dattes comme c’est exotique! » . 
Au  fil des jours, ils deviendront les meilleurs amis du monde, iront manger les uns chez les autres, et feront des soirées chicha dans l’unique café maghrébin de la ville.

C’est aussi le génie du Ramadan, créer du lien social.

Parce que nous, ici en Algérie, on se plaint on se plaint on se plaint on se plaint , mais on a bien de la chance d’avoir une vie aménagée en ces jours.
On tient toute l’année des discours merveilleux sur la nécessité de laïcisation de l’Etat, mais on est bien content durant ce mois d’être tous ensemble dans la merde  dans la crève-la-soif-et-la-fatigue-et-je-crois-que-je-ne-sens-plus-mon-sang-circuler.
Et il y a quelques jours, un truc génial s’est produit : je suis tombée malade. Mal de gorge à m’en couper l’appétit et le sommeil.  En chemin vers le médecin , j’ai la certitude qu’il va me dire  » Vous serez obligée d’interrompre votre jeûne quelques jours, ça ne vous dérange pas trop? ». 
Je sais je sais je sais, je peux faire ce que je veux, c’est en mon âme et conscience, mais des personnes bien renseignées m’ont dit que ça fait toujours meilleur effet d’avoir un mot du médecin le jour du jugement dernier.
Me voilà donc chez le médecin, avec un gorge ultra-méga-supra irritée. Sa seule et unique question  » C’est bizarre d’avoir ça en plein été, vous avez mangé de la glace? « 
Silence…………. Je regarde les murs pour voir ses diplômes, et je me souviens qu’on n’est pas dans une série américaine.
Long silence……………………………..Et FLASH-BACK!
( L’année dernière j’étais allée voir ce même médecin parce que j’avais un mal de tête de la mort qui tue  qui m’empêchait de voir la lumière du jour (non non j’exagère pas), et sa seule et unique question avait été « Tkonecti? »  ( traduction : tu te connectes souvent ?).
-Euh oui… je suis assez souvent  devant mon ordi.
« Mala hadi hya ». 
(Traduction : alors cherches pas plus loin ma fille. Si tu souffres autant ta race c’est à cause d’internet et des dvd).
Ca a beaucoup plu à ma mère, mais ça ne m’a pas réconcilié avec le soleil).
Voilà pour le flashback qui vous donnera une idée du génie de ce médecin.
Revenons au Ramadan et au mal de gorge. Il me prescrit des médicaments à prendre trois fois par jours (et mon ventre me lance des youpiiiiiiiiii), et rajoute « Comme c’est carême, attention à ne prendre les gouttes pour le nez durant la journée, ça descend dans la gorge ».
-Ah……
  » Donc un comprimé après le ftour, un autre vers minuit, et un autre avec le shour.  » 
-Oui mais moi, je me réveille pas pour le shour.
 » Vous n’avez pas le choix ». 

Connard qui veut même pas me faire un mot pour Dieu.

Un autre truc génial du Ramadan c’est l’ambiance pré-ftour dans les cuisines algériennes. Une ambiance qui vous propulse à  l’heure du coup  de feu dans un grand resto.
Avec en prime :
-La mère qui panique que tout ne soit pas prêt à temps. Comme si Dieu nous en voudrait de nous mettre à table quinze minutes après l’heure autorisée.
-Le père qui tourne en rond dans la cuisine , on sait pas pourquoi.
-Les frères qui viennent de se réveiller.
-Les soeurs qui râlent que ce soient toujours les filles qui fassent tout, y en a marre.
Mais une fois à table, on oublie tout et on rit.
On le dit peut-être pas à voix haute, mais c’est à cet instant que l’on pense à ceux qui, à cause de la vie, du destin, ou de l’économie, ne rient plus .
C’est l’un des trucs géniaux du Ramadan, on geint, on fantasme, on rit, on s’amuse, on attend la fin. Mais on n’oublie pas.
Mamzelle Namous

Birth of the Cool

Durant le merveilleux mois du Ramadan, que nous aimons d’amour, et que nous jubilons, le degré de coolitude de l’algérois dépend de ses sorties nocturnes.
Lassée de toujours répondre par la négative à la question  » Alors t’es sortie hier soir? », j’ai décidé de me bouger dimanche dernier. Parce que les gens cool sortent en début de semaine, c’est bien connu. 

Je regardais  les nombreuses invits ( les gens cool reçoivent beaucoup d’invitations) et rien ne me tentait; quand soudain, une amie me propose un concert d’un groupe de musiciens amateurs, algérois, qui écrivent leurs propres chansons à texte.
Un truc très intello/bobo/cool/chic, à  faire un dimanche soir.
Seul hic: ça se passe à Sidi Fredj (pas cool l’endroit), et à l’hotel Riadh (connais pas mais ça m’a semblé glauque).
Mais c’est pour la bonne cause, la belle musique des gens beaux.
Je propose à un ami, et il me dit  » Ca marche, je passe te chercher à 9h, sois prête ».
Euh… mais moi à 9h, je mange encore….
La phrase pas cool à sortir.
Le soir S arrive, je m’éclipse de table, je propose le concert à ma soeur. « Viens, c’est un concert de musiciens qui écrivent leurs chansons et font des reprises de chansons françaises. »
Ma soeur  » Qu’est ce que je t’ai  fait de mal? Mina tu devrais pas y aller, tu vas te faire chier, apprends de tes expériences ».
Je n’entends rien, je suis cool, et je grimpe dans la voiture.
Mes amis sont des jeunes journalistes qui ont des appareils photos énormes à en faire rougir le mien, qui ont des grosses lunettes de vue à la mode, et qui veulent interviewer le groupe.
Trop méga cool.
On arrive au Riadh, et dès le parking, l’ambiance s’annonce, musique techno à fond en sourdine, personnes bizarroïdes qui traînent, 900 dinars l’entrée.
Au programme, de la musique, de la danse orientale, des comiques. Cherchez l’intrus.
La salle est décorée pour ressembler à un lounge. Objectif raté. C’est joli mais on a tous mal au dos. On est placés par un mec qui a un diadème sur la tête. Très cool le mec, mais comme on est des algériens, on s’est juste moqués de sa gueule de princesse.
On nous apporte du thé imbuvable, et on attend que la salle se remplisse.
Au bout d’une heure, une danseuse orientale commence son show. Très jolie tenue, très beau corps à t’en faire regretter les dix pistaches que tu viens d’engloutir, et quelques déhanchements à en donner le tournis aux garçons, et aux filles aussi, avouons le.
On est pas vraiment dans l’ambiance douce guitare/paroles enlevées, mais on patiente.
Le groupe de musiciens monte sur scène, son nom c’est NR2 ( je  ne sais pas d’où viennent ces initiales), et ça déchire. Les paroles sont sympas, la musique aussi. Ca me rappelle l’époque où j’écoutais Bénabar, Carla Bruni, Vincent Delerm, etc…. Ces références sont peut-être pas les bonnes (ils se réclament de Brassens Renaud, etc…), mais c’est ce qui m’est venu.
Malheureusement, la sono est mauvaise. Ils font une pause et laissent la place à un duo d’humoristes.
L’incohérence dans une programmation, c’est un truc vraiment pas cool.
Passons sur le sketch lamentable. Et parlons de la dispute qui a eu lieu entre deux blondasses mal fagotées et des gros messieurs. Moi quand je vois une bagarre, je veux tout savoir tout de suite.
Je me plante en face d’eux, et je demande  » Qu’est ce qui se passe?  » ( J’ai lu quelque part que si on demande quelque chose avec assurance, on nous prend toujours au sérieux).
J’attends toujours la réponse à ma question.
Plus tard, le concert reprend, le public ne correspond pas, et c’est bien dommage.
Le décor non plus. Un concert de ce genre ne devrait pas se mixer avec de la connerie autour. Ca devrait être le centre de la pièce et de l’attention.
 Un concert aussi doux devrait se jouer dans un bar intimiste, avec des gens qu’ont une bière à la main et l’envie d’écouter.
Ca devrait se jouer sur une plage la nuit, au milieu d’un groupe d’amis.
Une musique qui s’écrit, ça devrait se chanter dans un lit au petit matin.
Partout, mais  pas dans une vulgaire salle, où l’on expose des pots en céramique, et où  la canette de coca se boit à 200 dinars!
Une salle où les gens n’ont pas assez de classe pour applaudir à la fin d’une chanson.
En sortant de l’hôtel, il y avait les embouteillages de ceux qu’étaient venus voir Irban Irban se produire dans la salle à côté.
On est un peu désillusionnées dans la voiture, le concert était cool. Mais le reste si médiocre…
On dira que c’est ça l’Algérie, que c’est pas facile d’être musicien dans ce pays. A moins de se fondre dans le décor.
Mais les gens cool ne se fondent dans les décors, c’est bien connu.  Les artistes encore moins. 
Bon courage à eux. 
Mamzelle Namous










p.s i love you : la photo est de ma copine Shahinez avec son gros appareil de pro.

p.s i love you too : vous pouvez retrouver le groupe nr2 ici , et leur demander le sens de ces initiales, parce que moi j’ai posé 7 fois la question, et personne m’a entendu, alors khlass je demande plus! 

Joyeux Carême

C’est le ramadan, c’est l’éclate à fond.

Le principe est simple : l’estomac ralentit son activité, les pas aussi, le pays aussi.

ON chasse les mauvaises pensées, les anges tombent.

 

 

Comme c’est un mois très cool, les patrons ne sont pas très regardants sur les retards, et ta grasse mat perd de sa culpabilité.

Tu te prépares tranquillement, tu perds pas ton temps en petit dej.

Avant de sortir, ta mère te fait remarquer que tu es trop maquillée. C’est un hommage perso à Amy Winehouse, les gens comprendront.

 

Au matin, la ville est sèche et un peu grise. Tu visualises l’expression «  le temps semble s’être arrêté ».

 

Au travail, l’homme-scanner qui fouille ton sac te regarde bizarrement. Tu te souviendras plus tard qu’une tablette de chocolat traine au fond du sac depuis trois mois.  Tant pis pour ton image, il comprendra ce qu’il voudra.

 

Dans le locaux, les filles sont pâles et les garçons de bonne humeur. Ce sont les débuts, et même si la cigarette manque, il y a une certaine euphorie à ce changement d’air.

 

Les gens ne travaillent pas, c’est comme d’habitude, mais durant un mois cette paresse sera légitime.

On s’échange dvd et écouteurs, on ferme les portes à clé, on somnole.

On entend des bonnes femmes se plaindre, déjà.

On se demande ce qu’on a cuisiné la veille, et déjà une division entre ceux qui se doivent de manger la chorba tous les jours et ceux qui ont une vie.

La semaine prochaine, ça sera un clivage entre ceux qui ne mangent jamais les restes et ceux qui ont une vie.

 

On se choque un peu de ceux qui ne le font pas. On ne comprend pas, c’est pourtant sacré le Ramadan.

La prière ok, on admet son inobservation. Le reste aussi, on a même le droit d’être une mauvaise personne. Mais le Ramadan, tout de même….

 

On reçoit des invitations soirées ramadanesques sur facebook, mais on est déjà fatigués à l’idée du son, de la foule, de l’arnaque.

 

En rentrant chez soi, on remarque que  notre fast-food préféré est devenu fast-zlabia, mais le bon sens, et les abeilles qui tournent autour, nous dicte de ne pas nous arrêter.

 

 

De retour à la maison, la mère se plaint déjà des prix qui grimpent, qui doublent. Le citron a flambé. Exit les rondelles de citron dans son coca le soir. La citronnade, elle, prend des airs de grand cru.

 

Peu avant le ftour, si vous n’êtes pas occupés à cuisiner ou à dormir, vous pourrez regarder les séries d’ambition humoristique de la chaîne algérienne. L’occasion de voir qu’il y a en tout 5 acteurs qui tournent en Algérie. Ces séries sont à mourir de rire, vous me comprenez.

 

Celle après le ftour est d’ambition tragique. C’est à mourir de rire aussi.

 

Plus tard, quelques heures sépareront  le ftour traditionnel en famille, et les soirées mousse dans des piscines ou boîte de nuit branchouilles.

Les jeunes se plaindront des prix des boissons et des gâteaux, mais avaleront tout de même.

 

Quelque part entre le drame et la comédie du carême, on se souhaite, à longueur de journée  saha ramdanek.

 

 

Mamzelle Namous

 

 

Mariage et Envie d’Enterrement

C’est l’été, les gens se marient, et nous, bah, on les regarde se marier.
Vous n’avez pas envie d’y aller à tous ces mariages, mais vos parents se chargent de vous rappeler que si vous n’allez nulle part, personne ne viendra à votre fête à vous dans quelques années. Et ça vous imaginez pas.
Y a d’abord eu le mariage de la fille de votre plombier.
Vous ne  la connaissez pas, mais vos parents tiennent à garder d’excellentes relations avec le monsieur qui vient déboucher votre lavabo trois fois par an, alors ça ne se discute pas.
La fille du plombier se marie dans une contrée lointaine et inconnue, Sidi Moussa. Vous y arrivez avec vos talons argentés, et vous découvrez ce que toute jeune fille appréhende : la non-mixité des festivités.
Pas même un cousin qui traîne dans la salle avec sa caméra, que des nénettes. Vous auriez su, vous auriez zappé la partie je m’achète un wonderbra. C’est pas ce soir que le célibat finira.
Votre mère aussi est déçue, mais ça ne se voit pas, son visage s’orne automatiquement d’un sourire quand elle entre dans la salle. Vous ne récupérerez votre maman que de longues heures plus tard.
La fille du plombier veut vous faire plaisir, alors vous êtes placées à la table d’honneur (avec la femme de l’électricien), juste en dessous de la clim.
La clim crache des icebergs, vous allez mourir d’une pneumonie, vous pleurez pour de vrai.
Le sourire de la mère se fige un peu et ses pieds vous tapent sous la table. Paraît que ça se fait trop pas de chialer à un mariage. Sauf à faire passer ça pour de l’émotion.
Mais vous n’avez jamais été une bonne actrice.
La mariée porte une perruque blonde et un masque sur le visage. Vous vous prenez en photo avec elle, vous pourrez faire croire à vos amis que vous étiez à Londres et que c’est Barbie chez Madame Tussaud.
La semaine d’après il y a eu le mariage de la fille de l’ex-directeur du protocole de telle administration.
Vous ne la connaissez pas, mais vous étiez dans la même école primaire. Alors pour vos parents, c’est quasiment votre meilleure amie et ça ne se discute toujours pas.
Comme toutes ses copines, ses parents ont choisi la salle d’un  grand hôtel, comme ça tout le monde a les mêmes photos de mariage.
Au lieu de vous préparer, vous devenez la domestique de votre mère. C’est le drame quand elle ne retrouve pas le foulard assorti à sa pochette et la maison se transforme en tsunami.
Personne n’est prêt mais votre père attend déjà dans la voiture.
Vous arrivez à salle du Sheraton (ou Hilton/St Georges/Aurassi), et chez les gens huppés, hommes et femmes se mélangent. Si vous y regardez de plus près, ils se mélangent trop, mais cela fera l’objet des commérages du petit-déjeuner post-mariage.
Vous remarquez que toutes les femmes d’un certain âge portent la même écharpe que votre mère autour des épaules. Vous vous retournez pour en rire avec elle, mais son visage s’est déjà figé du sourire automatique.
Les filles de votre âge sont toutes coiffées comme vous, le brushing ondulé. Sauf que sur vous, ça se voit pas. Mais c’est le geste qui compte.
La mariée est radieuse, elle sourit, elle danse, elle pétille, et ça vous émeut. Vous êtes bien la seule. Les commérages ont déjà commencé « Bouh elle danse trop, ça se fait pas pour une mariée » ; «  Tu as vu, elle n’arrête pas de rire et de parler, c’est pas bien » ; « Une mariée doit être plus réservée, elle est folle hadi » ; « Tu as vu comme le mari il est moche ».
A la fin, tout le monde repart avec sa petite boîte de gâteaux, et en les mangeant, les mêmes bonnes femmes feront tourner leur mauvaise langue sur le manque de raffinement du makroud.
Les langues de vipères, mascottes de tous vos mariages, iront après se coucher, le ventre lourd. Le lendemain, il y a encore un autre mariage à aller commenter.
C’est l’été, les gens se marient, et nous, bah, on sait ce qui nous attend !
Mamzelle Namous

La journée de la jupe

La vie est belle, il fait beau, on met des jupes qui volent au vent, les garçons matent les cuissots. Tout le monde est content.
Et y a des jours où y a tellement de vent, les jours où t’as décidé qu’un peu de marche te ferait du bien, où t’as pas réfléchi à l’incompatibilité équationnelle jupe courte + vent = strip tease offert aux riverains de said Hamdine.

Parce qu’ils le méritent bien avec tous ces travaux sur l’autoroute. Ils méritaient bien que tu leur livres à 9 h du matin l’un des secrets les mieux gardés de la terre : les filles, mêmes grandes, ça met des culottes pour enfants de moins de six ans.

Y a un garçon qu’est venu te dire que t’étais ravissante (un adjectif très prisé du dragueur de rue hein ![1]), et quand tu lui fais ta grimace qu’on dirait que t’as 5 ans, il t’a reproché de pas lui dire merci.

Ils en méritent quand même pas autant les gens de Said Hamdine, y a des limites à la générosité  intercommunale.

Puis tu arrives à ton travail, et là l’humanité se divise en deux catégories :

-Les gens bronzés

-Les gens blancs.

Les blancs sont les massakins, qui pour une raison ou une autre (pas le temps, pas l’argent, pas la carte, pas la voiture, pas la sociabilité)  ne vont pas à la plage.
Et comme leur blancheur leur donne un goût amer, lorsqu’ils voient une jeune fille dorée par le soleil, ils n’hésitent pas à sortir de leur bouche aigre-pas-douce, des énormités du genre« Bouh hada ça se voit c’est pas un bronzage de plage. Bayna t’étais à la piscine ou dans le jardin ta3 darkoum ».

Et la fille ne comprend rien à sa vie parmi ces gens.
(C’est pas à moi qu’on a dit ça. Je fais partie des blancs. J’ai essayé de bronzer dans le jardin, mais entre les arbres, ma mère qui insistait pour que je mettre de la protection solaire SPF 300 comme si j’avais 4 ans, l’ouvrier de la maison en construction d’en face [2] qui matait, j’ai pas trop pu).

La matinée au bureau consiste à observer la vie passer. Et une vie, ça passe doucement jusqu’à midi.

La pause de midi est l’occasion d’aller dans l’une des rues les plus chics de Hydra, manger un mini-cheeseburger à 160 dinars et prétendre que ça te suffit. Mais tu prends aussi des frites. Et à la caisse tu les déclares pas, parce que t’es une bad girl de la frite.
Tu sors, la peur au ventre que le caissier te chope et t’humilie, tu marches un peu et t’entends un homme derrière t’appeler « mademoiselle mademoiselle », des images du cachot d’El Harrach  défilent dans ta tête. Tu maudis ta radinerie.

Le mec te rattrape :
– Bonjour Mademoiselle, je ne veux pas vous déranger. Je suis un habitant du quartier, et vraiment je suis très très intéressée par vous………. Pourquoi vous rigolez ? Enfin vous rigolez c’est bon signe…… Non arrêtez de rire, je vais me vexer…… Je vous plais pas ?

Plusieurs leçons  à tirer :
Quand on habite à Hydra, on le dit, même quand c’est pas la peine.
Un homme qui dit très très sérieusement qu’il est très très intéressé par votre personne, alors qu’il vous a aperçu à la sortie d’un fast food, qui s’étonne que vous explosiez de rire comme une gosse de 6 ans ,  ça vous donne la frite.

Il méritait bien un « merci » ce mec là, mais je suis une radine, il l’aura pas.


Mamzelle Namous




[1] Après le célébrissime «  Vous êtes chormonte ». Quelques qualificatifs plus tard, et si silence de ta part, on arrive à des mots interdits aux mineurs de moins de 21 ans.

[2] Maison en construction, phénomène très répandu près de chez vous.

La la la la la la la la

Non, je ne suis pas en vacances sur une île paradisiaque sans électricité.
Je chauffe dans un monde où la clim a marché toute l’année, et a décidé de s’arrêter le jour où il fait 42 degrés.
Celle de la voiture, et  le mécano est en congé.
Celle du bureau, le service maintenance n’existe pas.
Celle de chez moi, elle crache des lézards ( ce sont des choses qui arrivent).
Si jeune vie algéroise était en mode pause ces dix derniers jours, c’est parce que chaque brouillon écrit finissait  irrémédiablement par parler de transpiration. Et bon on est pas dans une pub Rexona.
Alors par respect pour le lecteur, je me suis abstenue.
Y a des jours où j’avais aussi commencé à écrire sur les looks estivaux de mes collègues masculins.
J’ai envie de leur dire que c’est pas parce que c’est l’été qu’on doit en voir autant de leur morphologie. Les champignons des ongles d’orteils, les ongles d’orteils tout court, les poils sous les bras, les tétons parfois, les effets de la chaleur sous un corps qui n’a pas eu de rendez vous avec le savon depuis trois jours, ce ne sont pas des choses qui se partagent.
Autant de choses que vous m’en voudriez de partager avec vous.
J’ai eu envie de parler de la plage, mais j’y suis pas allée. J’ai voulu, j’ai essayé, mon gps m’a conduit au Club des Pins.
Sans carte d’accès,  face au gendarme, j’étais telle une kurde refoulée à la frontière. Je me suis défendue en expliquant que j’allais rendre une visite à mes amis ministres (ça arrive d’en avoir, même quand on a une clim qui crache des lézards). Et le gendarme m’a dit  » Fais l’appel à un ami alors ».
D’accord Jean-Pierre!
Une fois à l’intérieur, vous vous posez toujours la même question: comment peut il y avoir autant de ploucs avec de telles restrictions à l’entrée du territoire?
Un peu la question qu’on se pose quand on va en France.
Alors Club des Pins c’est pas une plage, juste des égouts et un peu d’eau,  des jet-ski qui ont besoin d’avoir pied pour prendre leur pied , des ballons de volley dans la gueule, des filles en bikini Burberry qui longent la côte dans l’espoir de trouver un type assez con pour ne pas reconnaître le faux et assez riche pour leur offrir du vrai Burberry.  Et y a aussi des gars qui portent des t-shirts dont la marque est Calvin Klein devant et Gucci derrière.
Le monde de la mode ne le sait pas, mais ces deux marques font des créations communes.
Quand on pense aux magnifiques plages que compte l’Algérie, on se dit que Club des Pins  est vraiment un monde à part. Donc ça compte pas comme aller à la plage.
Mes brouillons étaient aussi envahis des discussions typiques du quotidien :
 » Alors kech congé? « ,
« Non, t’as vu smata avec ramdane, ça gâche les vacances » ,
 » Skhana bezaf  ( fait trop chaud), ça me donne de l’anémie »,
 « Ah oui? »,
 » Oui c’est à cause de la fatigue ».
« Ah…oui…. »,
  » Tu as commencé à préparer ramdane? »
« Me préparer à quoi? A puer de la gueule? Oui j’ai mon stock de colgate bain de bouche ».
  » Ha ha ha, non acheter la vaisselle, faire la grand ménage ».
 » Ben j’ai balayé la cuisine hier, ça compte? »
Voilà ce que je vous ai épargné, ce mois de Juillet qui ressemble à un brouillon mal accordé. Mais, je sais pas pourquoi, j’ai toujours des notes de Claude François en fond sonore dans ma tête  » IL fait beau, il fait bon, la vie coule comme une chanson,aussitôt qu’une fille est aimée d’un garçon. Il fait rouge, il fait bleu, il fait du soleil au fond des yeux, quand on vit dans la vie comme des amoureux….. la la  la la la la la la « .

Mamzelle Namous 

Ivresse

Cette image qui représente le blog, celle de la femme qui se maquille, c’est une œuvre de Farid Benyaa. D’ailleurs si vous cliquez dessus, vous tombez sur le site de sa galerie. C’est pas de la pub, mais une façon de dire «  hé ho c’est à moi », autrement appelé le copyright.
Je l’ai trouvé en flânant sur internet, et j’ai demandé l’autorisation. Parce que je suis quelqu’un de correct, et aussi j’avais peur d’aller en prison.
Depuis, avec Farid on est potes, enfin on s’est envoyé deux mails. Un jour, j’ai reçu une invit pour assister à un récital de poésie dans sa galerie. Et j’ai voulu y aller, juste pour pouvoir dire « Le samedi, moi je vais écouter de la poésie dans une galerie d’art, et toi tu fais quoi ? ».
Donc j’embarque ma sœur, et on y va. On met une heure pour trouver l’endroit, et une fois sur place, je n’ai qu’une seule envie, celle de manger.
Pendant que je me gare, je dis à ma sœur d’entrer dans la galerie pour voir s’ils ont de la bouffe. Elle en ressort en décrétant qu’on va se faire chier, et qu’on ferait mieux d’aller  faire des rimes chez mc kiki.
Je me laisse facilement convaincre, parce que bon c’est vrai, les poèmes c’est bien mais  à  2h du mat les nuits de chagrin d’amour ; et le samedi aprèm c’est fait pour aller manger des panini poulet mariné-supplément fromage-avec barquette de frites s’il vous plait.
Nous voilà donc en train de manger, les mains huileuses, et les seules rimes qui se déploient sont ketchup-hrissa-mayo ; coca-zéro. Notez toute la profonde mixité et l’ambivalence de ces vers. Ils traduisent bien le paradoxe humain et quelque chose d’infiniment rattaché à la culture algérienne.
A la sortie, on croise ce qu’on a cru être un clodo, criant à tue-tête, sur l’herbe. C’est pas très clair ce qu’il raconte, mais y a quelque chose qui intrigue. Alors on y prête une oreille, et on distingue quelques mots.
Le type scandait un poème de Charles Baudelaire »  Il faut être toujours ivre. Tout est là : c’est l’unique question. Pour ne pas sentir l’horrible fardeau du Temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi? De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise, Mais enivrez-vous, Et si quelquefois, sur les marches d’un palais, sur l’herbe verte d’un fossé , dans la solitude morne de votre chambre, vous vous réveillez, l’ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l’étoile, à l’oiseau, à l’horloge, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est; et le vent, la vague, l’étoile, l’oiseau, l’horloge, vous répondront : « Il est l’heure de s’enivrer! Pour n’être pas les esclaves martyrisés du Temps, enivrez-vous; Enivrez-vous sans cesse ! De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. »
On a tous des textes qu’on lit les soirs de cœur lourd où l’on n’arrive pas à dormir, et par une certaine magie, y en a qui vous veillent et sauvent. On ne sait pas trop de quoi, mais être sauvé par un livre, par une chanson, par un film, ça a quelque chose de profondément sensé.
Celui qu’hurlait cet homme étaient un de ceux que j’ai du prendre dans le cœur.
Cet après-midi là, la poésie était venue à nous dans toute sa brutalité.
Ceci dit, s’enivrer de poésie peut-être dangereux pour votre santé et celle de votre entourage. Parce que vous risquez de mourir de solitude ou d’assommer vos amis.
En ces temps lourds, la douceur à l’état brut est peut-être la source d’ivresse qui rime encore à quelque chose.
Mamzelle Namous

After Dark

Alors c’est la Gay Pride samedi 25 juin à Paris, ça vous dit qu’on fasse la même chose ici?
Lieu? Ca commence place du 1er mai et ça finit au Paradis. Vous savez ce joli quartier aux jardins fleuris, au voisinage très sympathique. 
La tenue? Libre, toutes les fringues que vous n’osez pas mettre habituellement, parce que trop courtes, parce que « qu’est ce qu’ils vont dire les gens », parce que certains matins vous êtes fatigués à l’idée d’être dévisagés toute la journée.
Les participants? Ceux qui ne croient pas qu’être homo est une maladie ou une mode ( oui oui y en a encore), ceux qui répliquent pas beurk quand on dit lesbienne ( oui ça existe aussi). 
Pourquoi? La liberté n’est pas qu’ailleurs. Elle est en chacun de nous. (Je sais, ça fait un peu cliché publicitaire pour une marque de protège-slips, mais bon à force de s’immuniser du slip, on chope un balai). 

J’y serai? Non, je danse au bal des faux-culs ce jour là.
La date? Un jour, peut-être…

En attendant? La Shame Pride fait rage.

Mamzelle Namous