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Que le temps a filé ! Déjà une année qui s’écoule depuis le précédent Ramadan, et tant de choses différentes.  Il y a un an, je me souviens que j’abordais le mois avec peu de sérénité, mais je crois que j’étais heureuse qu’il arrive, c’était comme un time-off, un temps suspendu où tout prend une autre teneur.

 
L’air prend une certaine lenteur, et au fil des jours, à une certaine heure de la journée, il y a quelque chose d’un peu électrisant à avoir le ventre vide. C’est le corps entier qui s’éclate avec autre chose. Je sais pas si c’est clair ce que je raconte ( je pense pas…), mais depuis quelques années, c’est le mot « grisant » qui me vient pour qualifier le jeûne à ses belles heures.
Je saurais pas l’expliquer, mais c’est une jolie sensation.

 

Sinon y a des heures moins sympas, je vais pas vous jouer le moine. Y a ces moments où tu regardes les gens en train de manger dans les séries et que t’as envie de frites, ce moment où ta gorge est tellement sèche que tu te demandes comment tu vas tenir. Tu vas au lavabo te gargariser un peu, et t’aperçois le voisin d’en face qui te mate, sauf qu’il te voit pas cracher et il te fait sa grimace « yekhi khamja yekhi » *.

 

 

Cette année, je suis en France et quand j’ai vu les horaires ( maghreb à 22h comême), j’ai eu peur. Une amie m’a même dit « j’espère que ce sont des horaires de train! ».
Mais comme le répète ma grand-mère, tout passe. Toujours énormément plus vite qu’on ne le pense, et quand c’est fini, on est déjà un peu nostalgique, parce qu’aucune atmosphère ne se récupère. Et parait qu’il faut jeûner avec des pensées positives.

 
Au delà des heures tardives ( fuck l’heure d’été -première pensée positive), ça va me faire drôle d’être seule. Je me suis habituée aux ambiances frénétiques algéroises. Le monde à la maison, les crises parce que le bourek ne frit pas, qu’est ce qui se passe, est-ce qu’on fait une pizza? ( là d’où je viens, on fait de la pizza pendant ramdane..), on a oublié de mettre le lben au frigidaire, le jour où mon père a découvert le prix de la bouteille de Schweppes qu’on achetait chaque jour, j’ suis trop fatiguée pour débarrasser, est-ce qu’on sort? pour aller où? Laisse tomber, trop d’embouteillages, pas de stationnement.
Est-ce qu’on va aux tarawih? Ah non ça c’est pas moi, pardon. De toute façon les tarawih** c’est devenu un lieu de rencontre (phrase entendue chez tout le monde)  
Et tout ce que vous avez déjà de mes ramadan stories! 

 

 

Alors avant de venir, j’ai acheté de la chorba en sachet…. Sachez qu’à Alger, on trouve beaucoup de hrira en sachet, mais peu de Chorba, why why? C’est sûrement bien dégueulasse, mais j’essaierai, et je vous tiendrai au courant! Il ya aussi de fortes chances que je reparte à Alger en courant, mais en attendant, je vous souhaite de jeûner avec sérénité et paisibilité (ça fait bien de dire ça),  et d’ignorer le reste. Le reste: Les gens qui vous cassent votre délire avec leurs remarques à deux sous, les mecs qui vous balancent fatartini*** parce que vous êtes en robe, la connasse qui vous dit qu’il faut pas mettre de mascara, l’esthéticienne qui refuse l’épilation du minou (ah conversation trépidante à vous rapporter à ce sujet), les gens trop cool qui pensent que tous les jeûneurs sont des hypocrites. Et moi qui ne sait plus où mettre l’accent circonflexe dans jêûnêr, alors que ça n’a même pas commencé.
Bon Courage! Rabi m3aknom, et moi m3akom aussi, jusque dans vos vraies chorba 😉

 

Mamzelle Namous

*It means Pauv’ fille ( restons polis…)
** Prières/lecture du Coran, à la mosquée ( d’où le lieu de rencontres ;), ou chez soi.
*** Accusation de cassage de jeûne, pour cause de sexytude, et de réaction animale.