G. Doré

Ici Alger, vendredi de grand ensoleillement. Une belle journée, une jolie soirée au rond-point.
(Le rond-point comme le nouveau resto qui a ouvert aux glycines, à côté du Carthage et qui fait donc le rond-point…pas top comme nom mais chouette resto). Mille idées fusent dans ma tête pour le  blog. Je demande à une amie si elle a des suggestions.

Elle en a eu des bonnes, beaucoup incluaient le sex. Avant le mariage ( quoi?), et pire, après le mariage (raplapla).

 

J’ai pensé à ce qui me préoccupait en ce moment, comme le traitement par les médias de l’anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures.

Non, on s’en fout.

 

Cette semaine ( et les cinquantes semaines précédentes), le truc qui m’emmerde, ce sont les gens qui pètent plus haut que leur cul.

Large et intéressant concept. On a tous en nous cette propension à péter plus haut que notre cul. C’est facile, donné à tous, et moins vous êtes intéressant, plus vous pouvez péter haut.

Mais, comme pour les vrais pets, il  faut savoir se retenir. Sinon on atteint le ridicule. Et comme on ne sait pas sentir ses propres pets,  on ne s’en rend pas compte.

 

Les personnes en face de vous, polies, pleines de grâce et de classe, ne vont pas vous faire des remarques sur les énormités que vous lâchez, alors vous allez croire qu’elles n’ont rien senti. Qu’elles sont connes du nez. Moues du nif.  Et vous allez continuer.

 

 

On devrait peut-être vous dire « non mais redescends sur terre, tes fesses t’attendent », sur un ton drôle et souriant, pour ne froisser personne. Mais il est parfois difficile de  faire de remarques cinglantes tout en restant une personne charmante.

 

C’est universel cette action de péter plus haut que son cul. Surtout si on a les fesses qui tombent.

Mais en Algérie, il me semble ( il me semble, il me semble) que c’est assez accentué.  Rapport à la vie qu’on mène, aux murs qu’on se prend, à l’impuissance qui en découle, à l’étouffement.

En sortent  parfois les complexes, l’envie ( la mauvaise, pas le « besoin de rien, enviiiie de toi« ), l’horrible jalousie automatique.

Et par réflexe, y en a qui développent la surenchère, le « je suis mieux que toi et j’essaie de te le montrer toutes les cinq minutes par des phrases que je crois subtiles« , et autres comportements déviants.

 

Ca sent le gaz, ça pue, c’est triste.

 

Y a un autre truc qui est marquant aussi, ce sont les personnes qui par  une peur surréaliste du mauvais oeil, ne vous racontent rien de leurs événements heureux, font l’impasse sur leur projets professionnels,  ne disent jamais qu’elles vont bien.

Ok, le mauvais oeil  et les superstitions légitimes existent ( oui?), mais ne pas me dire que tu vas passer un entretien la semaine prochaine par crainte que mes super pouvoirs ne se déclenchent et provoquent ta perte,  c’est me surestimer un petit peu, non?

Ou m’inviter à la dernière minute à ton mariage, histoire que mon envie maladive ne gâche pas, par la force surnaturelle qui est  en moi,  les préparatifs de ta fête.

 

 

Parfois, ces deux comportements coexistent chez une personne, c’est le jackpot! Elle roule du cul, elle roucoule même, elle s’y croit tellement qu’elle quitte la surface de la terre. Vous la regardez s’envoler, ça vous fait rire, mais au fond vous ne savez pas grand chose d’elle.

 

On a tous au moins un phénomène comme ça dans notre entourage ( certains ont en dix). Prions pour ces âmes égarées dans un nuage toxique, et mettons en oeuvre nos pouvoirs pour les enfoncer encore plus  sauver.

 

 

 

Mamzelle Namous