On connaît tous plus ou moins le concept de la Parisienne, cette française chic l’air de rien, qui a ce french je-ne-sais-quoi que le monde entier envie. Ce qu’on connaît moins, c’est le concept encore plus bidon de l’Algéroise. L’algérienne, que toutes les filles hors d’Alger envient, que tous les hommes craignent, qui est chic et qui le montre.
Généralités généralisantes sur l’une de nos richesses nationales :
A l’instar de la parisienne, l’algéroise fume beaucoup, mais en cachette de sa famille . Parce que fumer, ça ne se fait pas, et avec le temps elle a développé des critères de cachotterie extrêmement sophistiqués.
Si la parisienne s’est émancipée à 18 ans, et vit dans 19m² en plein Paris, l’algéroise, elle, vit dans la maison de ses parents. Parce qu’habiter seule à Alger, ça ne se fait pas. Y a bien quelques cas isolés, mais qui répondent à des situations particulières (les parents sont allés vivre en Ouganda et la pauvre fille a dû rester seule). Sinon seules les femmes divorcées vivent seules, et les filles de mauvais genre. Mais l’algéroise, l’authentique, tient à son image de bent familia (fille de bonne famille).
L’algéroise se case assez vite et aspire à se marier dans sa vingtaine ou jeune trentaine. Quand elle n’y arrive pas, personne ne la compare à une femme de Sex & the City, mais à une fille qui n’a pas eu de chance, qui travaille trop, où à une fille victime du mauvais œil.
Quand elle a un mec (et elle en a souvent), l’algéroise passe ses soirées avec lui… au téléphone. Elle lui raconte tout, et lui aussi. Quand sa famille a changé de marque de P.Q, il l’a su.
Même quand elle est étudiante, elle ne sort presque jamais avec des étudiants. Parce qu’ils sont pauvres. Et elle se dit qu’elle vaut mieux que ça. Elle dit qu’elle n’est pas matérialiste, mais juste réaliste. Quand elle parle de son petit copain à ses amies, la troisième phrase comporte trop souvent la marque de sa voiture, et le ton qui va avec. Et les réactions enchantées qui valident le choix de l’élu.
L’algéroise se demande comment font les gens qui vivent dans d’autres villes. Elle passe son temps à se plaindre qu’il n’y a nulle part où sortir à Alger, alors elle imagine la cata à Béchar ou Tindouf. L’intérieur du pays, elle n’y va jamais d’ailleurs.
Elle connaît les endroits branchés où aller, mais y trouve rarement sa place. Un passage sur le site dz-night l’effraie et l’incite à passer tout son temps avec ses amis dans des endroits simples, chez eux. Elle passe son temps à déplorer l’arrivée des ploucs dans sa ville.
Elle passe aussi des heures à râler contre la circulation, le trop de barrages, les flics qui n’arrêtent que les filles, et le manque d’espaces verts. Mais elle ne sait tout simplement pas marcher.
Le reste du temps, elle est chez la coiffeuse. Ses cheveux c’est sa vie, toute sa vie. Ils sont toujours très beaux, et elle toujours bien habillée et ses ongles parfaits. Elle ne comprend pas et critique ces femmes qui ne font pas attention à leur look.
Elle fait son shopping chez fashion planet et autres grands spot. Ses bonnes adresses plus perso, elle ne les donne pas à ses copines. L’algéroise n’est pas une partageuse de bons plans. Même le nom de son ophtalmo, elle n’a pas voulu le donner à sa cousine qui a perdu un œil.
L’algéroise c’est aussi le nom en français d’une petit gâteau, dzeriet.
Elle a toujours raison, elle sait tout sur les grandes familles d’Alger , elle est la plus jolie.
L’algéroise a grandi dans le culte de la phrase « ça ne se fait pas ». C’est devenu un adage, un guide, une ligne à suivre. Forcément parfois elle se perd en route, et à force de barrages, dévie et développe une forme d’arrogance face au monde. Attitude qui fera croire à certains qu’elle n’est qu’une chieuse parmi tant d’autres. Alors que trop souvent ce n’est qu’un réflexe de survie sociale algéroise.
Mamzelle Namous