Salut les amis, la semaine dernière j’étais à mon endroit préféré sur la terre, ma coiffeuse de quartier.
Ce salon de coiffure est un endroit VIP, la porte fermée à clé, avec effet on voit dehors mais pas dedans. Et ce n’est pas à tout le monde qu’elles ouvrent la porte les nanas. Je le sais, je suis souvent dedans.
Une fois à l’intérieur c’est un monde merveilleux, où le mot balai n’existe que deux fois par semaines, où les fourmis ont fait leur nid dans les miroirs, se confondant ainsi au reflet des points noirs.
Une phrase que vous n’y entendrez JAMAIS : « La température de l’eau vous convient ? »
Toujours brulante l’eau, seules les femmes au-delà de 50 ans ont le droit de se plaindre.
Y a un truc bien avec le lavage des cheveux chez la coiffeuse, c’est qu’en même temps elle te nettoie tout le corps et ça c’est bien.
Après ça, elle te passe une serviette jaunie par le temps sur la tête et tu passes au brushing.
Oui le brushing est la seule chose faisable. Je me suis risquée une fois à lui demander de me couper les cheveux, et c’était l’évènement de l’année au salon. Mais je lui faisais confiance, elle était tellement douée la coiffeuse qu’elle tenait les ciseaux d’une main et son téléphone de l’autre. Le résultat fut si moche qu’elle m’a offert six mois de brushing gratuit, le temps que ça repousse. Vous savez maintenant pourquoi j’y vais souvent. J’en suis à trois mois, je sens que mon crâne, à force d’être tiré, quitte lentement mon corps.
A la fin, elle me propose un peu de gras. Hein ? Le gras, ce mot glamour pour signifier produit hydratant. Non merci, celui de mon cuissot me suffit.
Je n’ai jamais franchi la partie « esthétique », de l’autre coté du rideau, parce que bon voilà, pas trop envie de choper un kyste ou une MST. Y a des limites à l’aventure.
Dans un salon de coiffure on parle de tout. Le mariage de Kate et William, les nanas en parlent comme si c’était celui de leur frère. Le problème de visa pour la France, elles ont trouvé une solution à l’échelon national : le boycott. Parce que tu vois, si personne ne demande de visa, yetghazlou !
Alors j’en profite pour lancer ce mouvement : si tu ne vas pas au consulat, le consulat viendra à toi.
Ca parle aussi du fard à paupières mauve fauve de Bourguis, que la cousine d’Aldjia a fini.
Dans un salon de coiffure, il y a des filles qui passent des heures à se pomponner, et juste avant de sortir elles enfilent leur hijab, et moi ça m’étonne à chaque fois. A quoi bon souffrir pour être belle – cette expression prend tout son sens- uniquement entre les quatre murs de ta maison.
Les seuls hommes à pouvoir admirer cette chevelure brulée, graissée, brillante et soyeuse, sont ton père et frère, et franchement ça craint pour elles. C’est toujours eux les plus critiques.
Et puis aussi c’est injuste pour les autres filles qui doivent affronter les yeux du monde même dans les bad hair days (bad hair life dans mon cas), alors que les voilées n’ont pas les couilles d’être moches en public.
J’en profite alors pour lancer un autre mouvement : à bas le voile, mettons les voiles, face au monde soyons égales. Yeah !
Un jour, j’avais perdu une petite chaîne précieuse. A la chercher partout comme un droopy, je m’étais découragée.
Des semaines plus tard, je vais chez la coiffeuse, elle me demande si j’ai pas perdu quelque chose récemment. Oui ma virginité, pourquoi ?
Le balai avait récolté le collier, et elle l’a sagement gardé en pensant à moi.
Ma coiffeuse de quartier, c’est la grande classe.
Mamzelle Namous