Salut les gens, après presque deux semaines d’absence, me revoilou. Je reviens avec un nouveau texte dans la rubrique Invité. Ca parle de contraception, de sa vision, de gynéco, de parano.
Je reviens aussi avec un récit de voyage. Pour mon dernier vol, j’ai été overclassée. J’ai eu un accès pour le salon première, le truc trop classe. Ce qui l’était moins c’était moi.
J’y entre en me disant que je dois me comporter comme une habituée. Je m’assois donc sur le premier fauteuil croisé, tellement j’étais rouge que tout le monde me regarde. Ensuite je fais semblant de chercher quelque chose dans mon sac, histoire de prendre un air décontracté.
Après j’appelle ma grand-mère pour lui dire de rien préparer à manger, vu que je compte dévaliser l’endroit.
J’attends un peu, je regarde les gens riches autour de moi, et je fonce. Petits pains, petits fromages, petits trucs que je sais pas ce que c’est, mini-mini-mini coca adorables….
Mais pas de couteaux. Je vais donc voir l’hôtesse d’accueil pour lui demander où qui sont les couteaux, parce que mes sandwichs ils vont pas se faire tout seuls. Regard embarrassé de la nana, » nous n’avons pas de couteaux mademoiselle« . L’air de dire, ton complet poulet tu le fais pas ici.
Parce que vous comprenez, ça ne mange pas de pain d’être riche.
Qu’à cela ne tienne, ma cuillère fait aussi couteau.
8 petits sandwichs plus tard, je lève la tête. Un couple d’algériens tellement hype qu’on dirait pas des algériens me regarde comme j’ai l’habitude de regarder les sauvages qui raflent tous les gâteaux lors des réceptions au boulot.
M’en fous, je le reverrai jamais, alors..
Au moment de partir, je prends encore une poignée des petits trucs que je-sais-pas-ce-que-c’est, mais qui ont l’air bien, et mon sachet pèse 5 kilos de plus.
En route vers l’avion, je me rends compte que j’ai oublié de choper les mini-mini confitures bonne maman, et je veux y retourner. Je marche donc vite, et là il se passe quelque chose qui n’arrive que dans les films.
Mon sachet se déchire, mon magot se déroule par terre, ma dignité aussi.
Le couple hype précédemment cité m’aide à tout ramasser, avec une attitude très élégante. Ca ne mange pas de pain d’être classe, que voulez vous.
Croyez pas que ça m’a empêché d’aller chercher mes petits pots.
Mon sac pèse trois tonnes et ne ferme pas, mais ça il a l’habitude.
Me voila plus tard dans l’avion, au milieu de l’élite algéroise, et des beggarins. Les hôtesses ont un comportement étrange avec moi, leur grimace ressemble à un sourire, elles sont atteintes de gentillesse aiguë, et y en a même une qui m’a aidé à foutre ma valise dans le coffre.
C’est le printemps, c’est la pluie, c’est la pilule du bonheur, l’air sent riche.
Pour remplir ma petite fiche, je demande un stylo à un mec à coté. Mon bic est coincé au fond de mon sac, sous les papiers, la bouffe, le maquillage, l’appareil photo, la confiture. Faut être vacciné pour s’aventurer là dedans à l’aveugle.
Le type me tend un mont blanc dans sa pochette de cuir. Il m’a fallu deux bonnes minutes pour comprendre le mécanisme. Et ce temps m’a trahi, la cabine entière sait que je suis une outsider et j’entends leurs ricanements intérieurs. Pour faire comme eux, je ricane aussi.Au milieu des faux rires et des faux-semblants, j’ai envie d’éclater de rire.Se moquer des autres c’est bien. Se moquer de soi même c’est encore mieux et ça ne mange pas de pain.
Mamzelle NamousP.S I love you : puisqu’on parle de pain, y a cette initiative sympa , le sac à pain publicitaire. Ca mange pas de pain d’aller voir ce que c’est !