Il est coutume, chez les blogueuses chics, suite à la parution d’un article chic dans un journal chic, d’écrire « Bienvenue aux lecteurs de …. « .
Ici, bien qu’on soit chics, on fait pas comme tout le monde.
Une chose m’étonne, beaucoup de gens lisent les journaux sérieux…..
Je ne les lis que quatre fois par an.
Et quatre fois par an, en refermant le journal, je clame « Pffff non mais n’importe quoi les journalistes en Algérie », histoire de légitimer ma paresse de la presse.
Nesrine Sellal m’a contacté par mail la semaine dernière pour me demander si je voulais bien accorder une interview à el watan week end. J’ai dansé la rumba sur mon lit à la lecture de son mail.
Ensuite, je lui ai répondu, l’air détaché » ouais ouais pourquoi pas…. ».
On s’est retrouvées à la maison de la presse. Et dans mon fantasme, cette maison ressemblait à une belle bâtisse blanche, avec un grand salon, où des journalistes sexy-intello-brumeux se retrouvaient pour boire du scotch, se draguer et discuter de l’avenir de Cuba sans Castro.
Ben en fait, fallait le deviner, la maison de la presse c’est juste l’endroit où y a les bureaux de plein de journaux.
Et ça n’a rien de sexy. Faut laisser une pièce d’identité à l’entrée, et bien sur j’en avais pas. J’ai laissé ma carte chifa (la carte vitale algérienne récemment créée).
En réalité j’avais mon permis, mais je voulais frimer avec ma nouvelle carte chifa.
Nesrine, elle , heureusement, était sexy et adorable. Du coup, en confiance, j’ai déblatéré mon lot quotidien de conneries.
On a beaucoup parlé de notre place dans la société , du chagrin ressenti quand on en arrive à croire qu’on ne fait même plus partie de cette société. Qu’il y a ce cercle, et qu’on flotte autour.
Bla bla blour….
J’ai aussi parlé des liens qui se tissent depuis quelques mois au sein de « jeune vie algéroise » entre nous.
Bla bla blou….
Et à la fin, je lui ai dit » Bon je te fais confiance pour ne pas me faire passer pour une conne ».
« Oui oui mina t’inquiète pas ».
Je rentre chez moi, le coeur léger, le pas ravi, heureuse de ma journée.
Le lendemain matin, je décuve. J’ai peur que mes conneries se retournent contre moi ( c’est un truc qui arrive souvent avec les conneries).
Au final, l’article est cool, très cool. Vous pouvez le lire ici.
Les réactions ont été top, et les statistiques m’ont de nouveau bluffé.
Les messages dans les coms, par mail ( si je vous dis que j’ai reçu 300 mails vous me croyez? Non? Si? Non? Bon ok khlass, un mails reçu), et sur la page fb ont été cool, très cool, vachement cool quand même.
A nouveau je danse la rumba dans mon lit.
Danser la rumba pour moi c’est simultanément déhancher ses hanches, faire des grands mouvements avec les bras, faire le tcha-tcha-tcha à ses pieds, ouvrir grand la bouche et se regarder dans le miroir en faisant tout ça. Et se croire dans une balançoire.
Danser la rumba, dans certaines contrées isolées de Cuba ou de mon imaginaire, c’est une façon de remercier les personnes qui viennent vous rendre visite et qui reviennent.
Et vous aimez tellement ça, que bam, vous dansez la rumba.
Mamzelle Namous