Il y a quelques jours, j’ai assisté à la nuit du conte au centre culturel français. Comme son nom l’indique, c’est une longue et douce nuit, remplie de conteurs venus de plusieurs horizons pour raconter des histoires à de grandes personnes. Il y avait tout de même des enfants, et bien que certains contes n’étaient franchement pas pour eux, leur présence avait un côté adorable.
Certaines histoires étaient belles, et faisaient se remuer le coeur, d’autres moins. D’autres, on ne comprenait pas. D’autres, on décrochait et on chuchotait dans notre coin.
Je ne me rappellerai pas de tout, j’ai déjà même un peu oublié, mais sur le moment, j’ai eu envie de noter quelques phrases qui m’ont particulièrement touché. Ca peut paraître un peu niaiseux, mais il faut accepter sa niaserie parfois.
J’ai envie de dire aussi que l’année 2014, en laquelle on avait placé beaucoup d’espoirs, a apporté un grand lot d’émotions. De sublimes choses, mais aussi des choses très très moches. Les choses de la vie, comme on dit. Les gens qui retournent à Dieu, les gens qui frôlent le ciel, les anges qui retournent avec les anges….
Ce n’est pas très clair ouais. La clarté manque un peu d’ailleurs ces derniers temps. On a plus souvent les yeux rivés sur le bitume, on regarde beaucoup le sol des clochards, on pense souvent à la perte. Le ciel paraît asphyxié.
Niasierie assumée, j’vous dis.
Bref, je me suis éloignée un petit peu du ciel algérois, j’ai vu des gens nouveaux, j’ai revu de la famille, et la distance et la familiarité font qu’on a de nouveau envie de voir la vie en jolie.
Les belles phrases ont aussi cet effet là parfois. Je vous livre ma favorite de la soirée : A la fin d’une histoire, le conteur s’est (volontairement, j’en suis sûre) trompé et a dit:
-Ils se sont pris dans la vie…..euh dans les bras, et se sont quittés.
« Se prendre dans la vie », un bien joli glissement de langue.
La nuit des contes finie, on a marché doucement dans la grande rue presque vide. On a eu peur de voir des rats par terre, on les a craint en fixant le bord du trottoir. Puis on a décidé que c’était bête et qu’il valait mieux lever la tête au ciel. Y a rien qui ronge ou qui rampe en haut, que des choses qui volent et qui filent. Et des anges, et des anges.
Et la vie qui glisse.
Et la vie qui glisse.
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Mamzelle Namous