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Archive du mois : juillet 2019

Jolies Vues #Paris

 

 

Un jour j’étais dans le train, je rentrais à la maison, d’humeur un peu maussade. Se sont assis près de moi un jeune homme et une jeune femme qui se taquinaient gentiment. Ils travaillaient ensemble, ils ont parlé un peu boulot, un peu de leurs collègues. Elle lui a demandé où il habitait exactement, il lui a répondu qu’elle lui avait déjà posé la question, et il faisait semblant de se vexer qu’elle ne s’en souvienne pas. Il s’est mis à lui parler de certains de leurs collègues masculins, en la charriant de plus en plus, en lui racontant qu’un tel avait demandé son numéro. Elle était moyennement à l’aise, éludait les questions, et lui il insistait. Mais ils rigolaient, et c’était drôle. J’essayais de les écouter discrètement, mais je ne pouvais pas m’empêcher de sourire.

 

J’avais très vite compris qu’il l’aimait bien, et que peut-être elle aussi. Qu’il se cachait derrière d’autres prétextes pour la sonder, qu’il était finalement vraiment contrarié qu’elle ne s’intéresse pas plus à lui.

 

Quand le train s’est arrêté et qu’on s’est tous levés, et qu’elle était un peu devant, il m’a dit, en souriant, « on vous a bien fait rire hein » ( cf. ma discrétion légendaire). Ça ne me regardait pas, mais je lui ai répondu « vous devriez lui dire que vous l’aimez bien ». Il était beau, il est devenu un peu rouge, il a marmonné un truc comme quoi non c’était pas possible, qu’ils bossaient ensemble. Et j’ai dit que ça serait dommage de passer à côté de sa vie. Elle s’est retournée et cherchait à entendre ce qu’on se disait. Il l’a détourné avec une énième blague.

 

Et puis je les ai regardé s’éloigner sur le quai, et je me suis sentie de très bonne humeur.

 

 

Mamzelle Namous 

About Writing…

Après deux ans d’absence sur le blog, j’ai pensé qu’il serait temps de revenir. Parce que ça me manque, parce que vous manquez, parce que ça serait bête d’en rester là. Parce que je suis assaillie de centaines de mails chaque jour de gens m’implorant de poster à nouveau.
Alors voilà, dans ma grande générosité, j’obéis.
Je voudrais d’abord rassurer mes millions de fans : je ne me suis pas arrêtée d’écrire. J’ai simplement arrêté de vivre à  Alger. Je suis partie un jour, en ne sachant pas pour combien de temps. En pleurant beaucoup la veille du départ, en n’emportant pas toutes mes affaires.
J’ai retrouvé Paris, ses longues avenues, ses petites rues, ses gens pressés, ses métros bondés, ses couloirs vides, ses clochards, les mendiants, des amis, des gens merveilleux, sa beauté harmonieuse, ses arbres en fleurs.
Au début, je me disais que Paris ne m’inspirait pas, que c’était très beau certes, mais que ça ne suscitait pas autant d’émotions qu’Alger. Je commence à changer de perceptions, à être de plus en plus émue à la vue de certaines vues.
Et pourtant, Alger, ça reste Alger… C’est indescriptible, ça prend dans la peau, ça prend dans les fissures que ça crée, ça vous prend à la gorge.
L’évocation de certains quartiers suffit parfois  à me faire pleurer.
Et pourtant, chaque fois que j’y reviens ( j’y ai passé 40 jours à la fin de l’an dernier…personne n’est mort non, mais j’ai le sens du drame), je me dis que la vie quotidienne y est de plus en plus difficile. Qu’il faut beaucoup de souffle, et parfois j’en manque.
Mais rien n’est figé.
L’année dernière a aussi été particulière : j’ai écrit un livre. Il est sorti comme un souffle. Et puis il a fallu travailler ce souffle, le travailler encore, le relire, le retoucher, être obsédé par des petits mots, hésiter, couper, regretter, reprendre. Jusqu’à un jour, vers deux heures du matin dans un bar d’hôtel vide, dire: stop, c’est fini. Ce souffle est prêt à aller voir ailleurs.
Je vous tiendrai au courant si tout ça prend une forme palpable. En attendant, j’ai envie de revenir ici.
Je vous embrasse fort fort fort.
Mamzelle Namous 
 p.s i love you : je suis aussi une grande influenceuse active sur instagram !