2016… Mes amis sur les réseaux sociaux se partagent en deux catégories : ceux qui ont passé une super année 2015 avec plein de challenges, accomplissements et réussites et qui en attendent encore plus de l’année qui commence. En gros, ceux-là soit ils ont moins de 24 ans, soit je les connais peu ou pas.
Et une grande majorité de gens qui sont là à dire année de merde, j’espère que 2016 sera meilleure. Ceux-là, je les connais bien. Ce sont en général ceux qui n’ont pas de plan le 31 décembre et qui t’envoient à 17h « kech plan? »
Je ne peux pas dire que c’était une année de merde, mais malgré quelques jolies choses, ce fut une année un peu fade…sans raison particulière. Je sais que je ne suis pas la seule à l’avoir vécu comme ça, ç’a l’air d’être quelque chose qui est dans l’air du temps. C’est assez rassurant quand ton entourage plus ou moins proche semble partager ce ressenti, mais c’est aussi un peu effrayant. Peut-être qu’à force de n’espérer que de la sérénité, de l’absence de regrets, on finit par avoir ce qu’on veut , mais on tombe dans quelque chose de plan-plan.
Une amie me disait que parfois elle sent que sa vie manque de piment, mais elle chasse sa pensée en se disant elhamdouleh, qu’elle est en bonne santé, sa famille aussi, un toit sur la tête….qu’elle n’a pas le droit de vouloir plus, et elle culpabilise même d’espérer plus.
Elle est pas la seule, j’ai plusieurs copines qui commencent à se plaindre parfois ( j’ai pas de mec, je me fais chier, mon boulot me soule, j’ai pas assez de fric, je voyage pas comme je veux, mes hanches débordent, j’ai raté mon sourcil) mais qui ajoutent illico d’elles-mêmes: mais bon kayen saha ou l’hna ( j’ai la santé et la sérénité), allez j’ai pas le droit de me lamenter sur mon sort.
Alors oui se lamenter ne sert pas à grand chose, sinon à faire du bien parfois, mais j’ai l’impression qu’on finit un peu par se complaire dans cette sérénité, qu’on a tant recherché et qu’on a tant peur de perdre.
On a tellement peur de la perdre qu’on ne s’autorise plus de grains de folie, de grands moments, de wouwwouwouuuuu! Pas de risque, pas de chute vertigineuse, pas de regrets. On est plus serein oui, mais Dieu qu’on se fait chier!!
Alors j’espère qu’en 2016 on sera prêts à se détendre un peu, à s’autoriser des déraillements et à s’amuser un peu plus avec nous-mêmes!
Mamzelle Namous