quentin de briey

Il y a un peu plus d’un an, je déplorais cette phrase « c’est maintenant ou jamais qu’il faut aller à Cuba! ». J’ trouvais qu’on l’entendait beaucoup trop et qu’elle n’avait pas beaucoup de sens historique.
Mais quand y a quelques temps, l’occasion d’y aller m’est tombée dessus, je me suis dit qu’on était déjà peut-être dans le jamais, mais que c’était pas grave. Y aurait les caraïbes, le loin, la dizaine d’heures d’avion.

Après la dizaine d’heures d’avion, l’aéroport rappelle un peu celui d’Alger avant sa rénovation. Des fliquettes me demandent si je suis allée en Afrique récemment ( euh…sta dire, je viens de là). Non non en Afrique noire. -Non, mais ça serait cool, pourquoi?
-Contrôle ebola.
Après le contrôle de police, deux infirmières scrutent aussi les gens.

Une autre fliquette nous demande de remplir une fiche à laquelle on ne comprend rien, on répond n’importe quoi et elle vérifie pas. 
Nos valises arrivent très fraîches mais ça va bientôt s’arrêter. Une fois à l’extérieur, l’humidité et la moiteur nous prend tout le corps. Arrive le chauffeur de taxi avec sa chevrolet qui date de 1951. Ce n’est donc ni un cliché ni du folklore. Quasiment toutes les voitures que nous prendront seront vintage. Certains ont installé une clim, mais personne n’a de ceinture. La revolucion o la muerte. 

 

L’odeur de carburant est forte, elle se mêle à l’odeur très particulière des villes tropicales. Le trajet vers la vieille havane est rempli de slogans et d’images à la gloire de Castro, Che guevara, de quelques autres autres révolutionnaires comme Cienfuegos, et de la révolution en général. Comme si tout ça datait d’hier et que c’était pas fini. Hier d’ailleurs, le Pape était là, et le taxi nous explique que certaines artères ont été nettoyées pour l’occasion, que d’habitude c’est encore plus sale.
T’inquiète khou, on connaît ça.
Il y a quelques similarités avec des villes d’Algérie, cette juxtaposition de très beau et de très délabré. 
On se fait cette remarque et on finit par arriver. Le chauffeur nous prend l’équivalent d’une trentaine d’euros. Ca nous parait énooorme et on comprendra un peu mieux leur système monétaire le lendemain. On aura parfois l’impression de se faire un peu arnaquer mais je crois que c’est un fait touristique. 
On loge dans un appartement tenu par une maman et sa fille, qui habitent juste au dessus. Elles nous accueillent comme si on se connaissait depuis toujours, et nous font sentir comme à la maison. C’est d’ailleurs une super maison, l’espagnol fuse, on comprend pas tout mais on capte presque tout. 
Les balcons donnent sur une rue très animée, remplie de bâtisses restaurées, de cours cassées, de petits magasins de rationnement, de femmes et d’hommes assis au pied de leur immeuble, de bars et cafés. Notre préféré sera celui qui a inscrit sur sa devanture « Hemingway never came here ». Parce que ce pauvre Hemingway est devenu une pub ambulante.
L’une de nos activités sera aussi de rester sur le balcon, à voir le va-et-vient constant, les touristes chelou, la vieille dame en face qui loue une partie de sa maison et qui lance sa clé aux voyageurs à travers un fil et des cris et des rires. ( j’ai raconté ça ici!) 
Dans notre appart, rien n’est cloisonné, tout donne sur des cours intérieures, les bruits et voix viennent de partout, tout est gai et enjoué.
Après un moment, nos logeuses décrètent qu’on est fatigués et nous laissent en nous expliquant comment marchent la vieille clim, le trousseau de clés, l’eau à bouillir.
Le lendemain matin, on les retrouvera en train de s’affairer avec des millions de fruits, mais avant ça, il y a eu la nuit, et encore d’autres choses à vous raconter 😉 
 
Mamzelle Namous