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Avant, un jour, de parler des bulles amoureuses et de l’exclusion qu’elles pratiquent, j’ai envie de partager ce passage, décousu je crois, d’un livre que j’aime bien : les jolis garçons, de Delphine de Vigan.

Vous allez dire que je deviens chiante avec ces jolis garçons. Surtout que la plupart du temps, la joliesse s’effrite.

Mais l’extrait m’a poursuivi, tant, que je l’ai montré à une poignée d’amies, et ça les a suivi aussi. Il n’y a pas besoin de raison apparente pour s’y reconnaître et y voir une part d’intime. C’est ça aussi la littérature, quand quelqu’un parle de vous.

 

 « Prenez un homme qui aime les femmes, le corps des femmes surtout. Il a une quarantaine d’années, il est beau mais fatigué. Prenez une femme qui aime les hommes, la peau des hommes mais pas seulement. Elle va avoir trente ans, elle est jolie quand elle y prête attention, parfois on se retourne sur elle, on la dévisage, parfois elle est grise, on ne la voit pas. 

 

Prenez un homme qui écrit sa vie et sa vie est triste à mourir. Prenez une femme qui croit aux affinités électives, au sens des mots, et que rien n’est laissé au hasard. Prenez un homme vieilli avant l’heure et une femme qui ne sait pas grandir. Prenez un homme et une femme et mélangez. »