Vous vous souvenez d’Esprit Bavard, cette revue littéraire qui regroupe plein de textes de plein de gens bien?
Eh bien l’éditrice, Khadija, m’a proposé d’écrire pour le deuxième numéro à paraître bientôt ( enfin bientôt…nchallah). Ca serait ma première publication sur papier glacé ( wouhouu), et pour ça elle a eu une idée vraiment géniale: raconter une rencontre avec Louisette Ighilahriz.
Louisette ( déjà j’adore ce prénom), c’est cette militante FLN qui, en 2001, a brisé le silence sur le viol comme arme de torture pendant la guerre.
Alors qu’on sait que c’est l’arme la plus facile et la plus humiliante, la plus utilisée par les bourreaux, mais personne n’osait en parler apparemment.
L’envie de l’éditrice était d’organiser un dialogue entre une moujahida et une nénette de l’Algérie d’aujourd’hui, et malgré mes appréhensions de n’avoir rien à dire ou à pondre, j’ai dit oui tout de suite.
Khadija nous donne alors rendez-vous à la bibliothèque nationale et j’ai commencé à me faire des films.
J’ai imaginé que Louisette viendrait avec son petit-fils, qu’aurait mon âge bien sur, ou un âge opportun, et qu’une merveilleuse histoire d’amour naîtrait sur fond de mémoires de guerre, qu’un jour on aurait une fille qu’on appellerait Minette. Ambiance téléfilm de 13h30!
Direction la BN. A l’entrée, on me demande si je suis enseignante. (c’est pas la première fois tiens). Euh non connard. J’ le prends mal, je regarde ma silhouette, je regarde autour de moi. C’est vrai que les étudiantes sont très i’m sexy and i know it, et moi un peu sage.
Je me pose une question grave : si j’intégrais des éléments i’m sexy and i know it dans ma dégaine, est-ce que j’aurais plus de chances de rencontrer un mec?
Je vais vers Louisette. La première chose qu’elle me dit « vous êtes jeune! ».
Joie dans mon coeur.
J’en oublie l’absence de petit-fils.
Sur un malentendu, elle pense que je travaille à la cinémathèque et elle trouve ça merveilleux. Je dois rétablir la vérité, dire mon métier à la charika watanya qui n’a rien de funky ou d’artistique. Que je fais face à un mur de 8h à 16h30 cinq jours sur sept, victime stupéfaite de la semaine et du week-end. Que j’ai un numéro de tel à 4 chiffres, une pile de dossiers chiants, et aucune responsabilité ou esprit d’initiative.
Je vois bien qu’elle est déçue mais l’éditrice arrive à ce moment-là et on vacille vers la littératuture, la culture, l’édition, la confiture, le blog.
On parle de tout, on écoute Louisette qui est une femme super drôle.
A un moment, on entend une énorme détonation. Trop fort pour un pétard, trop pas assez pour une bombe.
On continue à regarder les arbres en face.
Le sujet des viols durant la guerre vient….
Elle raconte que sa plainte contre des militaires français et ses propos ont été mal reçus par ses camarades de combat.
Même dans ce contexte de guerre et de torture, le viol reste associé à la honte, au déshonneur. De la femme, de sa famille, sa société.
On élargit, c’est pareil pour les victimes des terroristes, un tabou que rien n’ébranle.
Alors que merde, un viol c’est une agression, un crime avec toute la charge que ça implique pour soi et ses proches. Mais pas un déshonneur familial. S’il se réduit à ça, on en veut pas de cette honneur.
Il devrait pas y avoir de honte sociétale à se faire agresser. C’est l’animal en face, incapable de civilisation, qui devrait avoir honte.
Ce jour-là, à la cafétéria de la bibliothèque, elle était contente, car certaines autres moujahidates commencent à parler aussi.
On a parlé de plein d’autres choses, on a ri encore. On va se revoir, et j’espère que j’arriverai à écrire, comme il se doit, ce qu’elle a en elle et ce qu’il nous en reste.
Mamzelle Namous
p.s officiel : si vous avez envie de faire passer un message à Louisette, poser une question, dire quelque chose, dire bonjour, je transmettrai avec grand plaisir.
p.s caché: aidez-moi à dire des choses intelligentes s’il-vous-plait!!!
jessica
le 24 avril 2013 à 18 h 31 minCette rencontre a l’air super !!!
Une question, est-ce que vous avez su d’où venait cette explosion ?? Nous l’avons aussi entendu quelques centaines de mêtre au-dessus de la bibliothèque, mais je n’ai trouvé aucunes informations à ce sujet !
Sahha !
Ducon
le 24 avril 2013 à 18 h 33 minJ’adore tes PS… :)
Comment ça pas d’esprit d’initiative, toi?
Ce serait pas plutôt la charika watanya qui n’est pas la hauteur en ne t’offrant pas l’occasion de montrer que tu en as?
Mina Namous
le 24 avril 2013 à 18 h 56 min@ jessica: non, on a pas cherché aussi…
@ ducon: et moi j’adore ton pseudo !
Yasmine
le 24 avril 2013 à 19 h 20 minBravo bravo!!! Je suis persuadée que tu seras à la hauteur du défi qui t’attend. Tu as également la chance de pouvoir transcrire et diffuser Notre mémoire et Notre histoire à travers cet entretien et nous en avons bien besoin. Un grand besoin de nous réapproprier cette mémoire oh combien ébranlée et aller de l’avant (ON Y ARRIVERA!!!). Tu pourras dire à Louisette toute mon admiration…Tout simplement!
Patate douce
le 24 avril 2013 à 19 h 40 minDites à cette chère Louisette que je souhaiterai avoir ne serait-ce que le quart de son courage. Demandez-lui, pleaaaaase, qu’elle nous délivre un message qui puisse semer une graine de volonté et d’ambition dans le coeur de toutes les algériennes afin qu’elle héritent un peu de cette grande dame et de ces semblables. J’attendrai ce message avec impatience.
QuestionPourLouisette
le 24 avril 2013 à 19 h 46 minQue pense-t-elle du (wahabo) salafisme?
Mina Namous
le 24 avril 2013 à 19 h 54 minhaha! bon déjà je me sens un peu plus forte en vous sachant avec moi! merci!
Plus sériseuement (quoique)
le 24 avril 2013 à 19 h 55 minChez la génération montante :
Qu’est-ce qui l’indigne ou la fait bondir?
Qu’est-ce qui lui procure de la joie?
Quelle forme prendrait son combat si elle devait le mener aujourd’hui?
Quel regard porte-t-elle sur les 50 dernières années?
Et aussi
le 24 avril 2013 à 20 h 21 minA-t-elle un petit-fils (de ton âge)?
jaloux
le 24 avril 2013 à 21 h 19 minÇa dure 35 minutes, on y voit et on y entend Louisette, elle est magnifique.
http://www.youtube.com/watch?v=3kVZMErzEC8
Mina, nous sommes fiers de toi ! C’est une grande chance pour toi de pouvoir mettre ta plume au service d’une chose très très belle. Je ne te mets pas la pression, mais dans cette affaire tu dois mettre toutes tes tripes, toute ta liberté de ton, et toutes tes forces.
vent2sable
le 24 avril 2013 à 21 h 23 minOups ! je m’étais appelé « jaloux » pour chambrer HE, dans le billet précédent, et j’ai oublié de corriger pour le commentaire ci-dessus, je suis pris la main dans le sac, bien fait pour moi.
Imene ben
le 24 avril 2013 à 21 h 45 minSi j’ai quelque chose a dire a louisette ?! Heuh les mots m’échappent ‘ j’admire sa force son courage , elle m’inspire et qu’elle ne baisse jamais les bras !
Homo Erectus
le 24 avril 2013 à 22 h 36 minvent2sable, j’ai longtemps cru que tu étais une meuf, wallah.. sinon j’aime beaucoup l’idée de Mina écrivant sur Louisette..
Plastic.Bertrand
le 24 avril 2013 à 23 h 38 min@Namoussa Jacqueline tu connais?
vent2sable
le 25 avril 2013 à 7 h 59 minMina
Quand tu reverras Louisette, dis-lui que beaucoup de français l’admirent pour sa dignité et son courage … mais je pense qu’elle le sait.
Demande lui aussi si elle a rencontré Kheira Garne et son fils Mohamed Garne :
Inconnue
le 25 avril 2013 à 10 h 19 minFaire changer nos mentalités sur le viol, en voilà d’un sérieux défi! Mais Mina: inutile de te mettre la pression, tu es naturellement douée à l’écriture, vive dans tes pensées, sincère dans et avec ton coeur. Fais au mieux et cela sera parfait.
Fantôme d'Alger
le 25 avril 2013 à 13 h 17 minQuestion à Louisette: Pourquoi peu sont les Moudjahidines qui écrivent leurs mémoires?
Mon message: ma honte.
Mina Namous
le 25 avril 2013 à 16 h 56 minje note, je note chaque chose!
merci pour les encouragements, ça met du chaud et du beau et du baume dans le coeur:)
Nefer
le 25 avril 2013 à 21 h 40 minDemande lui comment on fait?
Tu te souviens au primaire sur ces banc a trois planche, et ce dourj (casier) ou on cachait jalousement notre gouté,
Tu te souviens quand anissati (maitresse) nous racontait l’histoire de Hassiba Ben Bouali, on se disait ha moi aussi j’aurais été une Moujahida contre l’occupant.
Etant jeune, je croyais que de l’indignation naissait naturellement le courage, et puis j’ai grandi.
Alors demande lui comment passe t-on des ideaux au combat.
vent2sable
le 25 avril 2013 à 22 h 17 minMina,
Tu n’imagines même pas comme les péripéties de ta vie nous passionnent. A tel point que depuis que tu nous as parlé de ta commande littéraire, je ne pense qu’à ça. Le sujet est très fort, très profond.
Dans ton billet tu écris, en parlant du viol comme moyen de torture : « … Alors qu’on sait que c’est l’arme la plus facile et la plus humiliante, la plus utilisée par les bourreaux, ».
Alors voilà, depuis deux jours j’ai passé plein de temps sur Internet pour m’informer sur le sujet. Je vais te paraître bien candide, mais j’ignorais, comme beaucoup de français, que les viols avaient été aussi nombreux, aussi systématiques pendant la guerre d’Algérie. Il faut dire que bien peu de publicité a été faite sur ces crimes de guerre. Tu as raison de dire que le viol est facile, beaucoup utilisé, et raison aussi de dire qu’il est humiliant. Par contre il semblerait qu’il ne soit d’aucune utilité pour obtenir des renseignements. La femme violée est humiliée, dévastée, anéantie, mais une fois que c’est fait, elle n’est pas d’avantage disposée à parler. Elle a juste envie de disparaître, de mourir, mais pas de parler. Si les chefs de guerre autorisent, encouragent les viols, c’est qu’ils en attendent des « retombées » indirectes. D’abord, les viols terrorisent les autres femmes qui sont en activité. Ensuite ils mettent une pression insupportable sur les fiancés, les maris, les amoureux qui eux aussi sont en activité. Ils peuvent être déstabilisés et être amenés à faire une erreur et se faire prendre.
Et puis il y a une autre raison, peut-être la plus dégueulasse. Le viol implique personnellement les bourreaux : un jeune soldat qui torture parce que c’est un ordre risque un jour d’être tenté de désobéir, mais s’il participe activement aux viols, il en retire forcément une jouissance personnelle et dès lors il devient un bénéficiaire direct de ses actes. Pour le chef qui autorise ou ferme les yeux sur les viols, c’est à la fois une façon de « « récompenser » » ses exécutants et aussi une façon de les rendre directement complices.
Tout ça est, je suppose, un peu loin de ton travail d’interview et d’écriture. Je suis persuadé que ta sensibilité et ta spontanéité vont être magnifiques. Et qui sait, ton travail va peut-être encourager beaucoup d’autres femmes à briser le tabou.
nounnouna
le 26 avril 2013 à 0 h 11 minvoila une grande damme ! quel beau choix ! une revolutinnaire qui a souffert dans sa chair; voila une leçon de dignité et de courage !bravo pour ce beau defi mina !que toute nos jeunes prennent exemple!tres belle leçon de dignité !et de bravoure! transmet notre admiration et notre fierté à cette algerienne comme on les aime!!!
mina
le 26 avril 2013 à 8 h 59 minI will nounouna!
Vent 2 sable , un grandiose merci pour cette recherche et cette perspective. Je m étais pas posé la question comme ça et c est vvraiment très intéressant . En plus de m enrichir, je suis sure que Louisette sera ravie quand celui dirai que je nesuispasvenue toute seule!
gasper
le 26 avril 2013 à 9 h 58 min1. Énorme, ya mina, profite de tes rencontres avec une si GRANDE dame Algérienne.
2. Atténue notre jalousie en l’embrassant (prend là dans tes bras et serre tellement fort) TCHLIAR (c’est 114 milliards de fois)
3. Informe là, que les vrais algériens la considèrent comme leur mère, sœur, maîtresse, femme, amour, VIE qu’elle est un symbole et une fierté. Que son nom est gravé dans leur coeur et leur chair par cette chair de poule qui nous prend quand on pense à elle et à son combat
4. Demande lui qu’est ce qu’elle ferait aujourd’hui comme révolution ?
5. J’insiste sur le point 4
6. Merci Namoussa et bonne chance :)
Ziane43
le 26 avril 2013 à 10 h 18 minLe viol , utilisé par la soldatesque et harkis durant la guerre de libération , a été une arme redoutable.la victime , en restera a jamais marquée a vie , car souillée dans sa chair et dans son esprit , préférant la mort a cet acte odieux , lâche et facile a faire devant des personnes sans défense ,sous la menace d’une baïonnette, d’un fusil , d’un couteau , d’un pistolet…..
J’admire le courage de Louisette .
Votre nom
le 26 avril 2013 à 10 h 37 minMina,
Louisette garde une blessure ouverte : la réprobation de sa propre famille, de sa propre mère, (écoute à 28’ et 30’’ sur la 1ere video) et jusqu’aux reproches de ses enfants, quand elle a choisi de raconter son supplice.
Le viol c’est le tabou des tabous. Les algériennes violées, combattantes ou non, ont subi une double peine. Un viol, crime abominable, plus, et depuis 50 ans, l’interdiction morale d’en parler. Louisette a eu le grand courage de braver cette interdiction morale. Louisette voudra certainement reparler de cette seconde blessure.
Karima
le 26 avril 2013 à 11 h 11 minEn Inde le viol d’une étudiante qui est décédée de ses blessures a remué la population, et maintenant une petite fille de 5ans … c’est absolument abominable, les gens ont peur très peur et ils ont raison, ils viennent de comprendre que la police minimisait ce genre « d’affaires » pour ne pas dire qu’elle cherchait à tous prix à les étouffer.
Les gens ont compris que face au laissé-aller des autorités il fallait très vite réagir, ils ont compris qu’un jour ou l’autre une de leurs proches: leur PROPRE femme, leur PROPRE mère, leur propre soeur, leur PROPRE fille, leur petit bébé pourraient avoir à subir pareille salissure, pareille violence, pareille torture, pareille barbarie et qu’elles pourraient en être traumatisées toute leur vie, qu’elles pourraient en mourir.
Et c’est partout pareil, tant que l’on n’en est pas touché personnellement dans notre propre chair, on pense que cela peut arriver qu’aux autres, à celles qui aguichent, à celles qui n’étaient pas restées tranquilles à la maison… et c’est pour cela que les femmes préfèrent se taire, panser en silence leur douleur, surmonter toute toute seule leur choc; Tout plutôt que devenir le pôle de commérages de toute leur ville, la Risée, la Honte toute leur vie durant!!!!!
J’avais lu un fait d’actualité: une fille violée que les parents voulaient forcer à se marier avec son agresseur pour REPARER!!!! Elle a préféré mourir!
A qui la faute?
Votre nom
le 26 avril 2013 à 13 h 06 minDans le lien Mina que tu as mis sur Louisette Ighilahriz en aucune manière on ne parle de viols qu’elle aurait subi. Dans Wikipédia elle apparait Héroïne parmi les héros de la guerre d’Algérie! Maintenant qu’elle dénonce les agissements vils des soldats français même ces compagnons de combat lui tournent le dos. D’ Héroïne elle va passer d’emblée au rang des victimes de guerre. Triste et pitoyable mentalité!
RESPECT MADAME !
vent2sable
le 26 avril 2013 à 13 h 15 min@ Karima
Tu écris : « une fille violée que les parents voulaient forcer à se marier avec son agresseur pour REPARER!!!! Elle a préféré mourir! »
Oui, c’était au Maroc, au mois de mars. L’article 475 du code pénal marocain donne au violeur le choix entre épouser sa victime « pour réparer » ou faire de la prison.
Un article de loi similaire existerait aussi dans la loi algérienne (à vérifier !).
Ça nous éloigne du viol comme arme de guerre, mais ça nous éclaire sur le jugement par la société dont est victime la victime, sur la double peine qu’elle subit.
Tu dis « A qui la faute? ». Très bonne question ! Chacun peut avoir sa réponse. Voici la mienne : C’est la faute à une certaine conception de la morale patriarcale. Morale écrite par les hommes et pour les hommes. Les associations féministes sont à la pointe du combat pour abolir cette loi au Maroc.
vent2sable
le 26 avril 2013 à 13 h 39 min@ Votre Nom de 13heures 06.
Louisette Ighilahriz est bien et l’une et l’autre :
1/ Une héroïne, fille et sœur de combattants, combattante elle-même et agent de liaison.
2/ Une victime de guerre, violée et torturée.
Les deux n’ont rien d’incompatible, je ne vois pas ou est le débat.
Que ses paires lui tournent le dos, que sa famille la désapprouve pour avoir parlé de son viol est un autre aspect du dossier, qui nous parle des blocages de la société.
Mais qui n’enlève rien au double statut d’héroïne et de victime de Louisette Ighilahriz.
Regarde ce lien jusqu’au bout :
Mina Namous
le 26 avril 2013 à 13 h 54 min@ gasper: Promis je ferai tout ça!
@ votre nom ( premier du nom) : j’attends une meilleure connexion internet pour regarder les vidéos, mais en effet j’avais lu qu’elle avait attendu que son papa décède et que sa mère ne puisse plus s’en rendre compte, pour parler de ce sujet….
@ votre nom ( deuxième du nom) : j’ai mis le lien wikipédia pour que les personnes qui ne connaissent pas Louisette puissent la situer rapidement.
C’est une page wiki, donc ça vaut ce que ça vaut en véracité des détails.
Mais comme l’a dit vent2sable, les deux sont pas incompatibles, voire connectés!
Petite fille d'une moudjahida discrète
le 26 avril 2013 à 13 h 56 minD’après ce qui ce dit dans les milieux autorisés (ceux qui ont côtoyé la dame à l’époque colonial et bien après)cette dernière est une redoutable mythomane qui essaye d’attirer la lumière sur elle pour des raisons de notoriété.Chacun essaye à sa manière de jouer des rôles qui le dépassent, c’est le cas du reste de Louisette. Certaines survivantes de l’époque coloniale (qui sont restées dans l’ombre) ne veulent en aucun lui causer tort en démontrant par exemple et preuves à l’appui que beaucoup de ses assertions ne sont que pure fiction inventées avec un aplomb incroyable. Pourvu que le quart d’heure de gloire que s’est offerte Louisette lui fasse le plus grand bien dans un pays où l’histoire est écrite par état manipulateur qui peut inventer des histoires de toutes pièces afin de faire pleurer dans les chaumières, tout en occultant les vrais noms des révolutionnaires qui ont permis à ce pays d’accéder à son indépendance.
Soussou
le 26 avril 2013 à 13 h 58 minC’est au violeur d’avoir honte pas à Louisette, le viol est une faiblesse, une lâcheté…. alors merci de transmettre à cette grande et admirable dame notre respect le plus profond.
Pour la question je n’en ai qu’une seule :
Quel est le sentiment de Mme Louisette, réellement et sans démagogie aucune, sur l’état actuel du pays.
Big hug à toutes les deux.
@Petite fille d'une moudjahida discrète
le 26 avril 2013 à 14 h 16 minJe trouve ton commentaire déplacé.
Le viol est un sujet dérangeant et, comment souvent chez nous, on préfère l’occulter que l’aborder de front (comme pour l’inceste, la pédophilie, etc.).
C’est symptomatique d’une société faible et divisée qui préfère semer la suspicion sur ses meilleurs éléments et jeter l’opprobe sur la victime plutôt que de faire fasse à ses démons.
Je ne vois pas en quoi Louisette aurait eu intérêt à l’inventer, ni comment d’ailleurs elle le pourrait.
Contrairement aux faux moudjahidines, elle n’avait pas besoin de redorer son blason.
De plus, ses détracteurs dovient savoir que le viol est un crime sans témoins dans la plupart des cas.
Qu’ils parlent s’ils ont des preuves tangibles ou qu’ils se taisent à jamais!
Mina Namous
le 26 avril 2013 à 14 h 53 min@ soussou : merci pour la question ;)
@ petite fille d’une moujahida discrète: ce que je trouve un peu déplacé, c’est la mention » discrète ». Cette distinction que tu sembles faire entre ceux qui se taisent ( les meilleurs) et ceux qui parlent ( des menteurs).
La plupart d’entre nous sont des enfants ou petits-enfants de moujahidins, qu’ils soient connus ou inconnus ne change rien à leur mérite.
Il est facile et commun de cracher sur les autres, Louisette l’a subi avec yacef saadi, qui l’a subi lui aussi avec d’autres, etc etc…
Mon grand-père en a aussi fait les frais, et tant d’autres « discrets ». La pire insulte aujourd’hui étant » nta machi moujahed »….
C’est la plus facile, parce qu’on peut la motiver facilement par le « on nous ment de toute façon », et la plus basse. On voit bien son but, mais les mémoires sont encore fraiches, ce qui la rend ridicule!
Snon, j’adore l’expression » milieux autorisés », ce sont surement ceux qui détiennent la vérité et tu as raison de croire leur histoire à eux :)
Votre nom
le 26 avril 2013 à 15 h 38 minUne grand-mère discrète, mais à la langue bien pendue. LOL!
J’imagine que par « discrète », elle voulait dire « anonymous »!
Si « milieux autorisés » signifie « milieux officiels », il faut inverser les rôles.
Omar Gatlatou
le 26 avril 2013 à 16 h 07 min@Nefer: »Etant jeune, je croyais que de l’indignation naissait naturellement le courage, et puis j’ai grandi.
Alors demande lui comment passe t-on des ideaux au combat. »
Une expression algerienne dit : « ki lmouss yalhak lla3dam » « quand le couteau touche l’os ».
Pour la generation de la dame dont il est question, le couteau avait transpercer l’os. Arriver a ce stade où l’humiliation te broie les os et la douleur qui t’essore les boyaux, tu te pose pas de question, tu fonce en croisant les doigts ou en priant (chacun sa drogue).y a rien d’héroïque dans l’asservissement.
@vent2sable: »un jeune soldat qui torture parce que c’est un ordre ».les nazis disaient la même chose. Obéir aux ordre. Tortionnaire et violeur c’est la même chose.
Bravo et felicitaion Mina !!! tu peux pas imaginer l’immense chance que t’a de porter la misère noire de tes aïeux. Je sais c’est difficile pour toi de pondre un truc sur une vie que tu connais pas, c’est pas de ta faute Mina, mais je comptes sur ta sensibilité et ta jeunesse pour y remédier en t’imprégnant de leur souffrance.
C’est malsain.
vent2sable
le 26 avril 2013 à 16 h 21 min@Petite fille d’une moudjahida discrète
Intéressante ta remarque.
Quand il s’agit de paroles sans réelles preuves on peut effectivement croire ou ne pas croire.
Mais alors, regarde et écoute ce que dit Henri Pouillot. Il avait vingt ans en 61, jeune soldat français, il est affecté à la villa Susini, lieu d’interrogatoire de l’armée française. Il explique avoir été réprimandé par ses chefs pour avoir pratiqué la torture de façon trop légère. Et il explique aussi qu’il n’a eu aucunes difficultés à se soustraire aux encouragements à violer les jeunes filles arrêtées. Il n’a eu aucunes difficultés car il y avait suffisamment de volontaires pour le faire. Il dit avoir vu procéder à environ 100 viols en 6 mois. Il raconte tout ça, rongé par la culpabilité et le remord. Je ne peux pas croire qu’il parle pour rechercher la notoriété. Dans le reportage, il montre le sous sol ou les filles étaient retenues prisonnières et interrogées. Il parle de torture à l’électricité sur les seins, sur la vulve et à l’intérieur du vagin (ce qui est déjà un viol !) … Et il avouerait tout ça juste pour rechercher la notoriété ??? Ça n’a pas de sens ! Chacun croit ce qu’il veut, moi je crois qu’Henri Pouillot libère sa conscience, qu’il croule sous le remord et qu’il veut faire éclater la vérité.
J’espère que la parole libérée de Louisette libérera la parole d’autres survivantes.
@ Omar Gatlatou
Ne me fais pas dire ce que je n’ai pas dit, je ne cherche d’excuses à personne. Je dis juste que c’est une saloperie supplémentaire d’associer les exécutants aux « »bénéfices » » de leurs tortures en les laissant violer les filles qui étaient de toute façon quand même torturées en plus d’être violées.
Votre nom
le 26 avril 2013 à 18 h 07 min@vent2sable,
je suis tout à fait d’accord avec toi. Le fait d’avoir été violée ne lui enlève en rien de son statut d’héroïne, je dirai même qu’au contraire il ne la fait que le réhausser davantage.
Et c’est ce que ses « fidèles « compagnons d’antan devraient comprendre.
@petite fille:
Apprends à te faire tes opinions par toi-même au lieu de t’arrêter au qu’en dira-t-on.
Quel intérêt, quelle gloire pourrait on gagner à crier sur les toits que l’on s’est fait violer pendant la guerre???
nounnouna
le 26 avril 2013 à 20 h 53 minà petite fille : louisette est une grande !dejà victime parcequ’elle a vecue et la non reconnaissance de ce qu’elle a subit .avec tes opinions malsaines elle est à mes yeux doublement victime de la stupidité des gens de ta ;;;;;quel interet a t’elle à etaler sa vie intime à son age ? reflechie au lieu de condanner !c’est une heroine !une grande!d’accord avec vent de sable!
vent2sable
le 27 avril 2013 à 8 h 48 min@Mina
Bon on récapitule, les sujets et les questions ne manquent pas :
Louisette est une femme de plusieurs combats :
Un combat nationaliste militant que, apparemment, personne ne conteste.
Un second combat contre une vérité étouffée des deux cotés de la méditerranée. A part quelques exceptions notables, les anciens combattants français ont refoulé au plus profond de leurs mémoires les souvenirs des viols de guerre, et des viols d’interrogatoires. Les archives de l’armée sont jusqu’à présent presque muettes sur le sujet. Les livres d’aveux évitent le sujet des viols. Il est facile de comprendre pourquoi, en France, les protagonistes préfèrent « oublier ». Mais la société algérienne pour des raisons culturelles, semblent également préférer ne pas se souvenir. Cette amnésie générale fait l’affaire de tous, mais ne peut pas satisfaire une femme comme Louisette. Elle refuse que la société la contraigne au silence. En acceptant de se taire pendant des années, elle a eu le sentiment d’accepter aussi une part de culpabilité. Or elle ne porte pas le commencement du début de la moindre minuscule poussière de culpabilité. Elle est juste une héroïne et une victime.
Deux questions à poser à Louisette :
A-t-elle des contacts avec d’autres femmes rescapées des « interrogatoires » français ?
Se sent-elle un peu seule et souhaiterait-elle que d’autres moudjahidas violées la rejoignent dans son combat pour la vérité ?
Le bon Samaritain
le 27 avril 2013 à 9 h 27 minJ’ai une question, avez-vous parlez de l’homme qui l’a sauvé des mains de Massu et cie ?
Mina Namous
le 27 avril 2013 à 9 h 31 min@ bon samaritain: j’avais lu ça dans ses interviews, mais on est pas encore entrées dans le vif du sujet.
@ vent de sable, merci pour la récap :) on connait, malheureusement, déjà la reponse à la deuxième question !
L'inconnue
le 27 avril 2013 à 23 h 11 minQu’une si Grande Dame puisse s’être fait violer et l’entendre dénoncer pareille ignominie peut inciter les femmes d’aujourd’hui qui ont subies de telles violences à les décider à faire de même. NE PLUS SE TAIRE. Nous devons nous les Femmes en toutes circonstances nous serrer les coudes.
votre nom
le 28 avril 2013 à 10 h 05 minQuel plus grand honneur en effet que d’avoir servi son pays, de lui avoir donné ces plus belles années, son sang et même pour certains d’être allés jusqu’à en mourir pour le libérer??
Ma question pour Luisette serait: « Qu’est ce qu’elle pense du résultat, est ce que ça valait la peine? N’a t elle pas mal dans son coeur quand elle voit ce que ces compatriotes ont fait de ce Pays de Rêves: les détritus qui jonchent les plages, la mer toute dégueulasse, le piston qui règne partout, la corruption, le chômage…de tous ces jeunes et moins jeunes qui n’ont qu’une seule idée dans leur tête:quitter l’ALGERIE et aller quémander la nationalité de ceux contre lesquels elle s’est battue…??? La nationalité de ceux qui l’ont violés?
vent2sable
le 28 avril 2013 à 10 h 31 minEh ! « votre nom » de 10:05 ! (et aussi tous les autres « votre nom ») ça vous fatiguerait de prendre un pseudo ? comme ça, on saurait qui parle!et on éviterait de vous confondre les uns avec les autres. Ce n’est pas hasard si ce site a surtout des lecteurs sympas et plutôt « pas idiots » (merci Mina!)alors profitons en pour montrer qu’on capable de nous organiser un minimum.
Sur le fond, ce que tu dis est intéressant mais mériterait une réponse trop longue et un peu décalée par rapport au sujet de Louisette.
eSSe
le 28 avril 2013 à 10 h 33 minsi vous pensez que c difficile de parler de son violeur ce n’est pas le cas, car c juste ATROCE. On se dit que ca fera du mal à nos proches donc vaut mieux se taire. Je préfère mourir que de faire du mal à mes parents, mais d’un autre côté je sais que ca fait du bien d’en parler, moi personnellement g trouvé a qui parler(Un grand MERCI à amis). Le seul remord que j’ai est de savoir que le fait de se taire le violeur refera la même chose sans être punis. C un dur Dilemme pour lequel je ne vois pas de solution, si cette femme peut donner un peu d’espoir à une seule femme violé alors chapeau et bravo…
merci mina pour ce que tu nous apportes
flower
le 28 avril 2013 à 14 h 14 min@Mina
Tout d’abord un grand merci pour ton ps n°1; alors je saute sur l’occasion, pour lui demander si elle est fière de ce qu’est devenue l’Algérie pour laquelle elle s’est battue?
Et que pense-telle de la femme algérienne actuelle?
Alors profite bien de ce moment, en tous cas je suis rassurée parceque c’est toi qui sera en face d’elle, et je suis sure que tu sauras exprimer exactement le fond de notre pensée collective!
Merci encore et mille bises à Louisette!
Karima
le 28 avril 2013 à 19 h 43 mineSSe: Affreusement désolée de ce qui t’es arrivée. Je ne peux pas même imaginer, je ne veux pas même imaginer le calvaire que tu as subi, que Louisette a subi! Comme tu le dis c’est ATROCE!
Tu as décidé d’épargner tes parents. Tu as choisi de sacrifier d’autres femmes, tu le sais pourtant qu’il va recommencer. C’est ainsi un violeur impuni recommence jusqu’à ce qu’on le force à s’arrêter. J’ignore ce que j’aurai fait à ta place. r J’ai deux filles que Dieu les protège mais si un jour il leur arrivait pareille atrocité, je ne voudrai pour rien au monde qu’elles se taisent,que tout comme toi elles endurent ce suppliice en silence. C’est INHUMAIN! je voudrai qu’elles viennent dans mes bras pour que je les aide à tenter d’oublier, je ne voudrai pour rien au monde qu’une telle monstruosité reste impunie.
Mina Namous
le 28 avril 2013 à 19 h 49 mineSSe, c’est tellement atroce oui ( au délà de ce qu’on peut s’imaginer, j’imagine) qu’on ne trouve pas les mots.
comme tu le dis, c’est un vrai dilemme, et le choix revient à chacun. Chacun se « protège »comme il peut.
Merci à toi de nous avoir fait confiance ici.
eSSe
le 29 avril 2013 à 10 h 53 min@ karima
j’aurai aimé partager ça avec mes parents, je c qu’ils seront là pour moi, mais je c aussi que ca les détruira de l’intérieur même s’ils voudront le cacher, el hamdoulah pour moi c de l’histoire ancienne. Maint je croque la vie à plein dent, heureusement qu’il ya un bon dieu et g pas envie de me lamenter sur mon sort. ca à durer des années pour me reconstruire mais je c qu’il ya pire dans la vie; que dieu protège tous les enfants
@ Mina
ton blog parle de tout, on se reconnait dans tt T textes et c rassurant de savoir qu’on est pas les seuls à avoir un grain de folie, c nous qui te remercions
Naila
le 29 avril 2013 à 11 h 26 minJe lis vraiment ton blog et J’ADOREEE mais la j’me dis que 50 ans apres la guerre il ne serait pas temps de parler des viols qui se passent DOKA en 2013 ! ne voyez pas la une marque de non respect j’admire et respecte ses femmes, je trouve qu’écrire sur les femmes du passé reste primordial tant qu’on oublie pas celles du present aussi ! c’est triste de savoir que ces femmes se sont battu pour etre libre or que nous on se fait violer par notre propre camp
Henri POUILLOT
le 29 avril 2013 à 11 h 40 minJ’ai reçu un msg m’informant de ce blog et du débat généré par cette intervention.
Je pense qu’il ne faut pas assimiler les viols commis pendant la Guerre d’Algérie, en particulier par les militaires, et les viols commis maintenant par un prédateur qui choisit une proie.
Pendant la Guerre d’Algérie le racisme, le colonialisme… étaient des facteurs qui « banalisaient » ces crimes. Ils en étaient une pratique, une composante de la pratique de la torture,… d’autant plus catastrophique pour les victimes qu’à cette époque la victime était aussi considérée comme « coupable », et mise au ban de la société musulmane.
Témoin de cette période je me suis exprimé à de multiples reprises, et ce serait trop long pour un commentaire sur ce blog.
J’embrasse affectueusement mon amie Louisette, elle sait combien elle peut compter sur mon soutien, dans son terrible combat qu’elle a décidé de mener sur ce sujet, tant les attaques auxquelles elle a du faire face ont été des épreuves pénibles.
SNP
le 29 avril 2013 à 12 h 40 min« Pendant la Guerre d’Algérie le racisme, le colonialisme… étaient des facteurs qui « banalisaient » ces crimes. Ils en étaient une pratique, une composante de la pratique de la torture »
– Oui, dans les guerres/conflits, le viol (souvent accompagné d’actes de barabarie) est une forme de terrorisme qui vise à déshumaniser la victime, son groupe, sa société (voir ce qui se passe en RDC aujourd’hui, hier en Bosnie, au Rwanda, en Tchétchénie et ailleurs), à les avilir.
Il n’est alors plus possible pour le camp qui le pratique d’éprouver quelque compassion que ce soit pour ces « victimes », d’autant que ces actes sont justifiés/encouragés par un discours idéologique légitimant, à un degré ou un autre, ces pratiques jugées nécessaires pour combattre l' »ennemi ».
vent2sable
le 29 avril 2013 à 16 h 05 min@ Henri POUILLOT
Tu dis « il ne faut pas assimiler les viols commis pendant la Guerre d’Algérie, en particulier par les militaires, et les viols commis maintenant par un prédateur qui choisit une proie. ». Je suppose qu’on peut ne pas être totalement d’accord avec toi … mais admettons, on comprend tes arguments et il ne servirait pas à grand-chose de polémiquer.
Par contre, là où les deux catégories de viols se rejoignent, c’est que, dans les deux cas, la femme violée subit injustement une seconde peine : l’opprobre de la société. Et sur ce point tout le monde est d’accord.
Toi qui a été un acteur de cette époque, toi qui a bien connu ceux qui ont pratiqué ces viols, dis toi que si tu encourageais les aveux tes ex camarades soldats restés muets, tu aiderais non seulement d’autres « Louisette » à faire accepter leur état de victimes indiscutables, mais tu aiderais peut-être aussi l’opinion publique à faire évoluer son regard d’aujourd’hui sur le viol et sur les femmes violées.
Henri POUILLOT
le 29 avril 2013 à 16 h 30 min@Vent2sable
Répondre à ces questions c’est un exposé d’une demi-heure minimum !!! Succinctement
Il y a plusieurs raisons pour que j’affirme que les viols commis pendant la guerre d’Algérie et maintenant ne sont pas complètement assimilable : la Guerre et la pratique des exactions, le colonialisme et le racisme… et l’époque : ce n’est qu’après 1968 et les mouvements féministes que le regard vers le viol a changé et a été réellement poursuivi comme un crime.
Le viol, pour la victime, quelque soit l’époque est aussi catastrophique pour elle. Aujourd’hui, cependant, une victime d’un viol trouvera sans doute quelques soutiens qu’elle ne pouvait pas avoir il y a 55 ans.
Malheureusement, je ne crois pas réaliste d’obtenir un appel de « violeurs repentis » de cette époque. Je ne suis pas sûr que, même s’il était lancé par quelque dizaines de ces militaires, cela permette aux femmes de cette époque de le dire aujourd’hui plus facilement
Norah
le 29 avril 2013 à 19 h 37 minSi seulement les viols pouvaient n’être commis que par des étrangers mais il y a ceux tus au quotidien commis par les maris.
nounnouna
le 29 avril 2013 à 20 h 20 minun viol est viol !c’est criminel ! le viol est hideux ! le viol a un seul visage :destructeur pour celles qui le subissent ;pendant la colonisation et dans la vie de tout les jours !le viol ne devrait jamais etre banaliser M pouillot ! merci vent2sable toujours d’accord avec tes commentaires !
khadija
le 29 avril 2013 à 23 h 20 minSalut Mina
Vraiment heureuse que mon idée suscite autant de commentaires, comme quoi favoriser les rencontres (les bonnes) est quelque chose qui ne peut être que fructueux.
khadija
le 29 avril 2013 à 23 h 21 minje corrige un truc : mon idée et ton talent!
Votre nom
le 30 avril 2013 à 0 h 02 minMoi aussi je suis d’accord avec vent2sable. Si toutes les femmes qui ont été violées aujourd’hui, hier, l’an passé ou il y a encore plus longtemps pouvaient crier JUSTICE, pouvaient montrer au grand jour leur souffrance, leur douleur, leur écoeurement. Si elles pouvaient dénoncer leurs bourreaux sans craindre les regards méprisants, les accusations abjectes, les suspicions assassines comme cela serait réconfortant!
Mina Namous
le 30 avril 2013 à 22 h 12 minHenri Pouillot ne banalise pas le viol commis comme acte de torture, il dit qu’il répond à une logique différente du viol « individuel ».
Il n’en reste pas moins que les deux sont atroces, personne ne dit le contraire.
Je relisais les commentaires pour préparer la prochaine rencontre, et je vous en suis infiniment reconnaissante!!
Certains mots reviennent beaucoup , et le vocabulaire utilisé est vraiment très interessant à étudier.
Sinon,
-je n’en reviens pas que Henri Pouillot ait atteri sur ce blog ( je connaissais pas avant mais bon!)
-je me demande pourquoi homo erectus n’a pas plus réagi. (déjà la fin de notre histoire de l’amour?)
-un remerciement particulier à vent 2 sable pour sa précieuse aide.
-je suis émue des mots d’ESSE.
Je ne serai pas seule la prochaine fois, c’est magique.
Homo Erectus
le 30 avril 2013 à 23 h 06 minj’allais faire la même remarque que toi sur Henri Pouillot dont le commentaire a semble-t-il été mal compris par nos amis.. y a eu des commentaires intéressants et intelligents voire même touchants donc je voyais pas quoi ajouter.. et ce sujet ne se prête pas beaucoup aux vannes pourries ni au second degré donc je me suis abstenu..
vent2sable
le 1 mai 2013 à 7 h 43 min@ Khadija (et @Mina)
Petit message perso: je n’arrive pas à trouver ou et comment acheter sur Internet le 1er numéro d’Esprit Bavard. Je l’ai feuilleté sur Calaméo, c’est très beau, très éclectique, ça donne envie de l’acheter (et de l’offrir).
vent2sable
le 1 mai 2013 à 8 h 11 minConcernant les éventuelles incompréhensions avec Henry Pouillot, c’est le risque habituel et difficilement évitable, de la communication sur Internet :
On écrit 4 ou 5 lignes rapides. Dans ces lignes, un ou deux mots, peut-être mal compris, sont repris par un autre contributeur, qui accentue involontairement le malentendu. Et là, tu te retrouves à te faire engueuler ou au contraire féliciter pour une opinion qu’on te prête mais que tu ne partages peut-être pas. Ça peut nous arriver à tous.
Mais c’est aussi la richesse du principe du brainstorming. C’est des malentendus que naissent de belles réactions et des idées nouvelles.
Votre nom
le 1 mai 2013 à 10 h 56 minau risque de paraitre complètement à côté du sujet mais cela m’interpelle et je vais oser demander:
Louisette c’est un prénom français?
Mina Namous
le 1 mai 2013 à 11 h 03 min@ anonymous: c’est un prénom kabyle ( ou berbère) ( je crois).
c’est joli hein!
Homo Erectus
le 1 mai 2013 à 23 h 05 minY avait beaucoup de Louisa à une époque,dont Louisette est sans doute dérivé..
Votre nom
le 1 mai 2013 à 23 h 35 minMina j’ai fait ma petite enquête sur le net:Louisette est un prénom d’origine non pas française comme je le pensais mais d’origine germanique. Cela vient de Hlodowig. Au fil des siècles et des monarchies, le prénom est passé de Hlodowig à Louis. Louisette pour les filles.
Le prénom ancien Hlodowig est composé des éléments Hlod- et -wig qui signifient « gloire » et combat ». Incroyable mais vrai. Prédestinée de par son prénom à s’illustrer glorieusement au combat!
A tous les Papas et les toutes les Mamans sachez qu’un prénom est loin loin d’être anaudin!!!
Votre nom
le 1 mai 2013 à 23 h 38 minLouisette loin d’être ANODINE !
Samy
le 2 mai 2013 à 3 h 15 minLe viol est un crime ya pas de doute
Qd j’étais petit, j’entendais les vieilles femmes de mon village parler entre elles
Elles disaient en s’esclafant que pendant la guerre,elles aimaient se faire posséder brusquement par un beau soldat aux yeux bleus !!
ça peut choquer mais c la vérité et ya rien de plus beau que la vérité
vent2sable
le 2 mai 2013 à 5 h 59 min@ Samy
Humour au second degré ? justification insidieuse ? … ou les deux.
vent2sable
le 2 mai 2013 à 8 h 11 min@Samy (bis)
Ça me rappelle une vanne féministe :
Pourquoi les hommes ont-ils la conscience tranquille?
Parce qu’ils ne l’ont jamais utilisée.
Votre nom
le 2 mai 2013 à 12 h 00 min@samy: qu’est ce que tu racontes????
C’était de beaux soldats aux yeux bleus qui violaient les vieilles????
vent2sable
le 2 mai 2013 à 13 h 32 minImaginer qu’une femme VIOLEE par un beau mec pourrait AIMER ÇA !! est un pur fantasme de mec … qui ne comprend vraiment rien aux femmes.
Certains, consciemment ou inconsciemment, voudraient dédramatiser le viol. Dédramatiser un crime est un crime.
Mina Namous
le 2 mai 2013 à 13 h 59 minsamy, toute vérité est relative ;)
la guerre n’empecha surement pas les histoires d’amour et de cul entre algériens et français, et fantasmes et fantaisies.
Ta phrase ne parle pas de viol.
vent2sable
le 2 mai 2013 à 14 h 07 min@ Mina @ Samy
OK je m’emporte pour rien …
Je doute
le 2 mai 2013 à 14 h 19 minConnaissant la pudeur de nos femmes, surtout en ce qui concerne le sexe, je doute fort de la véracité des propos de Samy. Encore de la provoc pour faire réagir. Et ça marche. La preuve! :/
Mina Namous
le 2 mai 2013 à 14 h 24 min@ je doute: « Connaissant la pudeur de nos femmes, surtout en ce qui concerne le sexe »
HAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHA!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
tu fais de la provoc là? ;)
Mina Namous
le 2 mai 2013 à 14 h 30 minJ’ai revu Louisette Ighilahriz ce matin, et j’ai emmené avec moi mon ordi pour qu’elle puisse voir les merveilleux commentaires laissés à son sujet, et les discussions.
Ca lui a fait vraiment plaisir, et vos mots ont servi de fil conducteur à la conversation. MERCI!
Henri POUILLOT
le 2 mai 2013 à 16 h 43 minBonsoir,
Je n’ai pu suivre que de loin les échanges de ces derniers jours. J’avais initialement hésité à intervenir : une telle question est tellement complexe qu’il est chimérique de pouvoir y réponde clairement et se faire comprendre par un ou 2 msg da quelques lignes.
Ce qui est très clair, c’est que tout viol est un crime. Ensuite, il faut tenter de se mettre (ou remettre dans le contexte). Il y a 50 ans l’appréhension d’un tel crime n’était pas « évalué » de la même manière qu’aujourd’hui (encore qu’aujourd’hui, des femmes violées n’osent encore pas en parler, aller en justice…). Il y a 50 ans, en Algérie, avec la Guerre, et les conditions dans les quelles se trouvaient les appelés en particulier, ces crimes n’étaient pas identiques à des viols individuels commis dans la vie civile.
Ne vous méprenez pas sur le sens de cette approche, mais parmi les appelés, coupés de tout lien affectif pendant des mois (certains pendant près de 3 ans) à qui la hiérarchie militaire inculquait qu’ils pouvaient tout se permettre, dès lors que c’était des Algériens, et plue encore lorsque c’était des Algériennes, que le racisme entretenu, issu de la pratique coloniale, toutes les dérives de « morale », d’éthique se révélaient plausibles.
Bien sur que pour les femmes violées, ces crimes étaient atroces, et sans doute encore plus quand ils étaient collectifs.
Ne vous méprenez pas sur mes « jugements » tous ces crimes sont condamnables.
Dans cette guerre, il y a souvent eu trop de simplifications : Harkis, Pieds noirs, viols, tortures… Les choses n’ont pas été si binaires, et les « revisiter » 50 ans plus tard avec un regard d’aujourd’hui ne permet pas forcément de comprendre correctement leur nature, de mettre la responsabilité à la hauteur des acteurs.
Je pense que peu de femmes algériennes violées dans cette périodes arriveront à en parler publiquement (encore moins en privé) Je pense même qu’une femme algérienne violée aujourd’hui a encore plus de mal qu’une française à intervenir publiquement : le poids de la culture sociale, même si elle a évolué, ne bascule pss rapidement.
Cette question mérite un débat de plusieurs heures.
Ce qui est capital aujourd’hui, c’est que la France reconnaisse SA responsabilité dans les crimes commis en son nom pendant toute cette période de 1830 à 1962/65, c’est le sens de mon combat depuis bien des années
Amicalement
Mina Namous
le 2 mai 2013 à 17 h 24 minHenri Pouillot, Merci pour vos interventions, très claires depuis le départ.
Dans les vidéos qui ont été postées, il y a le reportage d’envoyé spécial où on peut entendre votre témoignage, c’est bouleversant.
Avec Louisette, on a justement parlé de cette interdit moral d’en parler vu le poids des traditions, de la necessité difficiles de le dépasser, des blessures intimes, et de votre combat commun!
Bon courage….
Samy
le 2 mai 2013 à 19 h 59 minLes beaux soldats français ont violé des femmes dans les douars pendant la guerre.
Tout ça c’était du passé
Imaginons aujourd’hui , un beau et mince jeune « Gaouri » aux yeux bleus et avec un passeport « rouge » se promenant à Baraki
Que vont faire nos femmes ?
Mina Namous
le 2 mai 2013 à 20 h 08 minbon, ew bda l khrot
@Samy
le 2 mai 2013 à 20 h 13 minQue vont faire nos femmes ?
– Lui demander ce qu’il fait à Baraki?
S’il ne s’est pas égaré?
L’inviter à manger un couscous?
Lui indiquer le plus proche « cyber-lent »?
La meilleure pâtisserie du quartier?
Votre nom
le 2 mai 2013 à 21 h 10 min@Samy
les soldats français qui ont violés n’étaient pas beaux.
Fantôme d'Alger
le 2 mai 2013 à 23 h 36 minChaque fois que j’aborde le sujet de la guerre d’Algérie, c’est avec gêne et honte. Je la vis comme un échec. C’était censée être une révolution, pas juste une révolte pour l’indépendance. On espérait devenir civilisés, développés, démocrates, et surtout libres…rien de tout cela. Pire encore, on s’enfonce, on se noie et on glorifie impudiquement notre lâcheté et l’échec posthume de nos braves martyrs. Qu’avons-nous à dire à Louisette?! Que nous avons honte! (Que nous sommes insatisfaits de l’état actuel du pays! Mais insatisfaits juvéniles, boutonneux, pleurnichards! Non!) Non, rien d’autre en fait…par pudeur.
vent2sable
le 3 mai 2013 à 8 h 54 min@ Fantôme d’Alger
Les cycles de changement des civilisations sont lents. Il ne suffit pas de gagner un combat juste pour changer le monde. Les changements dans le monde d’aujourd’hui s’accélèrent de façon exponentielle. Les pays émergents ont désormais émergés. Les nouveaux maîtres du monde sont ou seront prochainement la Chine, le Brésil, La Corée du sud, l’Inde. Et l’Algérie dans tout ça ? Tout dépendra de sa capacité à gérer ses immenses ressources naturelles, à contrôler la corruption et la redistribution … n’aie pas honte de ce qui n’est pas arrivé après 62. Pense plutôt à ce qui est à faire par les générations d’aujourd’hui.
Hacène
le 3 mai 2013 à 20 h 52 minBon soyons clair. L’Algérie n’a pas tant de ressources naturelles que ça?
La production de pétrole l’année passée a baissé pour le première fois de 5% à un peu plus de 700 000 b/jour. Information importante peu commenté. Le pétrole algérien s’épuise. Dans un pays ou la demande intérieur explose du fait de l’augmentation exponentielle du parc automobile.
Heureusement il reste le gaz.
La seule bonne décision qu’est pris Boumédiène est la nationalisation des hydrocarbures. Ce qui a permis l’émergence de la Sonatrach. Ce qui fait qu’avec une production moindre que d’autres pays nous engrangeons plus de devises que d’autre pays qui produisent plus mais qui s’en remettent à de grosses Majors.
En clair, si l’Algérie continue sur ce chemin qui consiste a basé l’économie sur une rente pétrolière qui s’amenuise l’hécatombe l’attend.
Le bon Samaritain
le 4 mai 2013 à 0 h 59 minHors sujet : même si ce n’est pas pour demain je te supplie de me faire des milliers de billets pour le ramadan TOU TAWZAN AND THEURTINE et surtout continue à écrire parce que sans toi, ma vie serait tellement déprimante :( . et je te suggère une photo de ton ( sûrement ;) ) beau visage si doux et suave ;). BIZOU MA MINOUCHE QUE JM :coeur:
anti-viol
le 4 mai 2013 à 20 h 24 minAnti-viol
quel blog! chapeau Mina
dis à Louisette combien j’admire son courage,elle a mené un double combat et pas des moindres:contre la puissance coloniale et contre des idées « mal reçues » combien dévastatrices sur les victimes de viol.j’ose espérer que la question du viol quel que soit son contexte soit qualifié et puni pénalement proportionnellement aux dommages causés,et que la victime reçoive tous les soins et considérations nécessaires en rapport avec cet horrible acte.et que les familles cessent enfin d’ajouter à ce terrible drame la culpabilisation de leur fille martyrisée et parfois même le rejet.le coupable c celui qui a commis l’acte qui reste ignoble guerre ou pas guerre.
Mina Namous
le 5 mai 2013 à 19 h 05 minau bon samaritain: quel joli message d’amour, ma bouche si suave en est bée!
pour ramadan, je vais essayer de relever ce challenge! c’est vrai que c’est plus sympa quand on partage, en esperant qu’il y aura de nouvelles fraiches à raconter!
@ anti-viol: merci! je transmettrai!
je crois qu’elle va bientot suivre en live aussi :)
RIP
le 14 mai 2013 à 19 h 19 minDécès d’une autre moudjahida aujourd’hui : Nassima Hablal
Une dame formidable que ma famille et moi avons eu la chance de bien connaître.
Elle aussi a connu la villa Susini et les tortures.
Elle aussi en avait gardé les séquelles physiques et psychologiques.
Allah y rahmek Mme Ben Mokeddem!