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Souvenirs de vacances passées & présentes

 

je sais pas nager (1)


La longue route des vacances que nous prenions petits et que nous avons repris la semaine dernière. La bataille entre enfants pour savoir qui aura la fenêtre. Les coudes d’une cousine sur mon ventre, les cheveux d’une autre sur ma gueule. Les fourmis dans les jambes. 
Les accidents, les déviations. L’attente insupportable. La grand-mère qui bénit la clim’, et qui veut écouter du Enrico Macias. 

 

L’arrêt pour manger chez les chouwayins (les pros de la grillade!). Les toilettes turques du restaurant et quelqu’un qui dit « Même en Turquie y en a plus. »

J’avais du mal à m’y tenir toute seule, ma sœur m’aidait à faire pipi. 

Aujourd’hui, les toilettes du restaurant sont « modernisées ». Y a une cuvette et tout, mais on trouve toujours le moyen de s’en plaindre. 

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Les petits soldats

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Cette semaine, on a relu « La vie heureuse » de Nina Bouraoui, pour la troisième ou quatrième fois. Décidément, ce livre me poursuit.
J’avais 18 ans la première fois, et j’avais eu ce sentiment un peu débile et étrange, quand on est obsédé par un livre ou une chanson pendant qu’on traverse une période pas très cool, et qu’on s’entend dire ou penser « ce livre m’a sauvé la vie ».
Ca veut pas dire grand-chose, mais ça vient quand même. La force de son écriture, les thèmes et surtout les sous-thèmes qu’elle aborde me sont si proches, que c’est comme si j’avais rencontré un double. En mieux.

 

Cette semaine, on a aussi appris que des militaires algériens allaient participer au défilé du 14 juillet, sur les Champs-Elysées, pour commémorer les soldats algériens (français donc à l’époque) qu’ont dû combattre auprès des troupes françaises pendant la guerre de 14-18. Ce symbolisme historique a fait polémique. Ca m’a gêné un peu, et comme beaucoup de monde j’ai pas trop compris, vu que ce n’était pas l’armée algérienne à l’époque, mais bon, ça m’a non plus hérissé le poil.

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L’homme que j’aime

ITG

 

 


L’homme que j’aime fait du surf. Du vrai surf, sur une planche, sur d’immenses vagues. Il a parfois très peur, alors il n’y va pas. 

L’homme que j’aime a acheté une maison sur l’océan. Tous les jours, il voit des arbres et des arbres, et le sable qui n’en finit pas, et l’océan à perte de vue. Il nage à n’en plus pouvoir. Depuis petit, il a un corps de nageur, c’est à cause de sa mère qui l’a inscrit très tôt à des cours de natation. Il fait partie de ces gosses qu’on jette dans l’eau. 

Il est parti loin, parce que c’est loin que tout est possible, selon lui. 

Il n’est pas dans les nuages, il est englouti dans une vague. On attend sans cesse qu’il en sorte. 

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Caramel, Bouton et Chocolat

André Kertesz - Elisabeth et moi (1931)

 

 

 

L’autre jour je me suis réveillée avec un joli bouton au milieu de la face. Je dis joli pour lui faire plaisir, et qu’il aggrave pas son cas. Le genre qui sait pas se cacher et que si tu le touches, il s’énerve et prend les couleurs de l’arc-en-ciel. 

Comme je suis bête, je l’ai touché, mais avec un mouchoir, pour faire adulte responsable. Mais il a rien voulu savoir, il a viré rouge, blanc et vert. C’est qu’il est nationaliste ce con. 

 

J’ai bien songé à rester enfermée trois jours ou trois mois, mais j’avais une réunion very very high importancy ce jour là. Mon bouton et moi on s’est donc traînés au travail. A deux on était plus fort que tout. 

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Conversation is going ‘Round

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Tic tac tic tac et  tic et tac, le jour J arrive et  bien évidemment les presidential elecchions ont pris toute leur place dans notre vie! 

Y a quelques temps déjà, j’avais rencontré un pote dans la rue, on se demande machinalement « ça va? »  et vlà qu’il me repondisse «  wech men ça va, quatrième mandat… » 

Du coup moi j’avais l’air con avec mon « ouais ça va, je sors d’un massage, je suis en pleine forrrme! »
L’Algérie, un pays où on n’a plus le droit serein de baigner dans les futilités. 

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Oil for Life

Garry Winogrand,

 


Puisque tout le monde y va de sa petite analyse, plus ou moins saugrenue, sur les élections présidentielles, on s’est dit que nous aussi on allait s’y mettre. Même si on préférerait parler du bleu du ciel et du vert de l’arbre.


Nous, on a pas compris pourquoi tout le monde est mécontent de la candidature de Boutef. Il est pourtant sympa et familier, il me fait penser à mon grand-père. 

Et Boutef, comme ils disent les gens à la radio, il a fait plein de choses pour l’Algérie. La fin du terrorisme, le métro, le prix du baril (c’est luiiii), l’autoroute est-ouest, l’ouverture au monde mes chéris, les trottoirs aussi.  lire la suite

Raconte moi Une histoire ce soir

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 Il y a quelques jours, j’ai assisté à la nuit du conte au centre culturel français. Comme son nom l’indique, c’est une longue et douce nuit, remplie de conteurs venus de plusieurs horizons pour raconter des histoires à de grandes personnes. Il y avait tout de même des enfants, et bien que certains contes n’étaient franchement pas pour eux, leur présence avait un côté adorable. lire la suite

Plus Belle la Vie !

 

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 A Alger, y a des quartiers géniaux, centraux, fleuris, où t’as moyen d’avoir vue sur mer, ou au moins vue sur rien. 

C’est pas le cas de mon quartier, qui est une horreur architecturale et urbanistique. Je vous avais déjà parlé de ma vue. Bientôt, grâce aux voisins, je n’aurai plus de soleil. Je prends les choses du bon côté, qui a vraiment besoin du soleil dans sa vie?

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des Voeux en Veux-tu en Voilà

 

Audrey Hepburn par Cecil Beaton

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En 2014, je rêve de rencontrer un beggar. Un beggar, pour ceux qui le savent pas, c’est un péquenaud nouveau riche.
Avant on les méprisait, maintenant on les veut. Et ça tombe bien, parce qu’ils ont compris que leur argent ne suffisait pas à leur bonheur, il leur faut une dose d’intellect dans leur vie. Donc mon plan est de paraître intellectuelle et gentille.

 

Mais comme je sais pas trop où les rencontrer, je vais me contenter de traîner dans les épiceries de luxe. Vous savez, celles qui ramènent des produits «cabas» hors de prix. Toi t’y vas une fois tous les deux ans parce que skhefti 3la hajaqui ne se trouve que là bas, alors que le beggar, lui, il y fait ses grandes courses. 

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Le Fils du Ministre

 

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Si vous habitez Alger, vous ne pouvez pas les rater…..ces cortèges de voiture VIP qui bousculent tout sur leur passage, qui forcent les autres voitures à se rabattre les unes sur les autres, pour aller plus vite que la lumière.

Ce qui me fascine dans ces convois, ce sont les gardes du corps, ils gesticulent leur tête d’une façon tellement étrange que t’as juste envie de leur dire de se calmer. Qu’on s’en fout du mec qu’est dans la bagnole. On les aurait pris en pitié s’ils n’étaient pas aussi méprisants envers les automobilistes normaux que nous sommes. 

 

 Un jour qu’ils avaient  provoqué un accident, ils  ont dû s’arrêter une demi-minute pour vérifier que personne n’était mort. Ils ont de la bonté, faut pas croire.

J’étais avec une amie et on observait la scène. Du cortège est descendu un jeune homme très classieux. Un air de jeune premier, un peu arrogant dans sa façon de marcher, mais un peu gauche aussi. Alors que je me demandais qui c’était celui-là, mon amie m’a dit : Hada c’est le fils du ministre X….je l’ai déjà vu quelque part, c’est un copain au meilleur ami de mon cousin, kraw kif kif *

 

Il est ensuite remonté dans sa caisse, et je l’ai imaginé reporté à son père : c’est bon, tout va bien, aya nrouhou.
Me suis aussi imaginée plein d’autres choses, je me suis carrément glissée dans ses chaussures en fait (italiennes évidemment), et j’y ai passé la journée.

On va dire  qu’il s’appelle  Malik….et que je le déforme un peu.

 

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