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Garçon Manqué

 

La mièvrerie est entrée dans ma vie mes chéris. Elle s’était déjà immiscée un peu, mais là, depuis quelques semaines elle prend toute la place, tout son temps. Alors j’attends qu’elle s’en aille, pour épargner la prose trop nian-nian. La prose des mots d’attachement et de détachement.

 

Mon frère se marie très bientôt. Son départ, sa chambre qui se vide ( le con il prend ses meubles avec lui), ma mère qui me demande si les dragées sont assez brillantes ( je découvre que ça peut briller une dragée oui), ma grand-mère qui négocie le prix des paniers à gâteaux comme Gazprom négocierait le prix du gaz, mon père qui distribue les cartons d’invit’ comme on dit bonjour …tout ça fait que  je ne retrouve plus les gens de la  maison.
J’ai envie de croire qu’on fait tous ces chichis pour ne pas trop penser au vide après.  Faut pas, par exemple,  que je songe à la fin des trajets matinaux avec mon frère, à ses  chemises que je ne pourrai plus voler, à lui qui ne pourra plus se servir dans mes crèmes les jours où même la peau des garçons tire un peu  (ouais j t’ai vu!).
Tout ce trop qu’on s’impose pour la fête,  c’est parce qu’on veut que cette veille de son départ soit à la hauteur de tout, à la hauteur de lui. Et la merveilleuse intention se noie dans les gâteaux, les robes, la chbeh safra,  la disposition des tables,  dans tout ce qui brille.

 

Depuis que je vois le dessous des préparatifs, je pense au temps qui grandit, aux gens qui partent, à la peur des liens qui peuvent se distancer un peu, par l’inévitable.

 

Alors j’attends, je vois courir.  Je me focalise sur les jolies rencontres, sur l’amour qui ne sort jamais de la vie, je relis du Nina Bouraoui,  je regarde les arbres, et ma gorge prend de doucereuses tonalités nian-nian!

 

 

 

Mamzelle Namous

 

Belle Amie

 

J’étais en train de préparer un post qui serait une revue des blog, sites, pages et magazines algériens que j’aime ( c’est un petit jeu entre blogueurs, et j’ai envie que ce soit mon tour !), et je m’apprêtais à conclure avec une revue,  à venir, qui me tient à cœur.

C’est le projet d’une amie que j’ai connu il y a bien longtemps, grâce à un projet littéraire justement.

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Petit guide à l’attention des jeunes filles qu’ont pas forcément envie de toujours tout assumer

 

 

 

 

L’autre jour,  j’étais chez l’esthéticienne, à me faire pédicurer  ( c’est l’été, pensez-y!) et de là où on était, on entendait  ce qui se passait dans la cabine à côté. Y avait une nana qui demandait une épilation intégrale du minou, et qui a ajouté tout de suite après sa requête : « parce que je vais à la piscine demain!».

On a éclaté de rire.  C’est vrai qu’on nage nue dans les piscines, c’est bien connu.

L’esthéticienne s’est alors mise à me raconter quelques anecdotes du même genre; des nanas qui demandent des trucs et qui se sentent obligées de trouver une justification de pucelle. Alors que pffff les esthéticiennes ( il est long et chiant à écrire ce mot) elles s’en foutent complètement.

 

Ca m’a fait penser à d’autres choses sensibles (ou pas) qu’on doit demander parfois et qui peuvent nous mettre dans l’embarras (comme courir à la pharmacie avant qu’elle ne ferme pour acheter des capotes ou  faire l’ouverture d’une pharmacie à 7h du mat’ pour demander, en état de désepérance aiguë,  la pilule du lendemain).

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Chronique cartésienne

 

 

Quand on évoque le nom Descartes à Alger, on ne pense pas «je pense donc je suis», on pense  au plus grand lycée d’Alger, d’Algérie, d’Afrique que dis-je! On pense tchitchi*, on repense à de Gaulle.

Parce qu’en son temps, le lycée Descartes abritait l’état-major français. Alors certains d’entre nous ont eu cours là où de Gaulle avait dormi, là où de Gaulle avait son bureau. C’était  l’immeuble du Splendide, un sublime ancien hôtel.  D’ailleurs, on pouvait sentir ses vibrations pendant les cours d’histoire, alors l’algérie un peu française, c’est une notion qui nous parlait.

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Laisser-faire

 

Alors hier c’était la journée internationale contre l’homophobie, et un ami m’a envoyé une BD faite  une jeune française qui raconte comme elle cherche à écrire quelque chose sur le sujet. Elle dit qu’elle sait pas trop comment aborder le thème, parce qu’entre autres, elle n’a jamais rencontré d’homophobes.

 

J’aurais adoré en dire autant, mais juste la semaine dernière, à la cantine, une nana du boulot  décrivait les homos avec dégoût. Elle s’est mise à en parler  longuement et mochement et à en presque gerber.

Gerbifiant.

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Wonderland

photo Yacine Merabtine

 

 

Jeudi matin, douce route du travail, frisottis au vent, radio allumée. Comme chaque jour, on y entend des spot d’encouragement ( ou de forcing, je sais pas trop) au vote pour les élections législatives en Algérie.

Enfin,  je veux dire Legislative elections for algeria ! Yeah Baby! Car on a droit à un mini-slogan en anglais, et en espagnol aussi. Allez savoir pourquoi….

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Allure!

 

 

New blog! New design! Yeah!  J’étais en train  de chanter  Yeah Yeah Yeah quand un ami m’ a dit : mais ça n’a rien de neuf, c’est le même qu’avant.   Hein?

Ouais ok…… C’est surtout pour moi que ça change beaucoup de choses ( changement de plateforme de blog, et croyez moi, les amis,  je galère), mais bon ça se voit que c’est pas le même , non?

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de Vive Voix






 Venez on parle des élections, c’est un sujet sérieux, prometteur, et j’ambitionne de devenir blogueuse politique. Ca fait  plus classe, et ça me permettrait d’être invitée dans tout plein d’endroits high society.   Quand on parle politique,  paraît qu’on peut raconter n’importe quoi, faire des raccords d’idées un peu farfelus, suffit  d’y mettre la voix et le tour est joué. 

 

 

 

L’autre jour, je déjeunais dans une pizzeria avec une amie, elle me racontait qu’elle avait du « retard« ( oui ce retard-là) et je  posais les questions  d’usage conséquentes à cette annonce : combien de jours? ça t’est déjà arrivé? zagitiha? ( t‘as fait les bêtises?). 

Il Pleut de la Boue

 

 

 

Jeudi 12 Avril, Ben Bella est mort hier.

 

Jeudi est une journée comme les autres, sauf qu’on parle de « ça ». D’une façon particulière je trouve, qui a la maladresse d’un moment intime.

 

Jeudi, il fait moche, il pleut, il fait qu’on étouffe.

Je dois prendre la voiture pour me rendre dans le quartier où j’ai grandi, chercher des trucs. Ce coin, c’est un gouffre, quand on y entre on n’en sort plus. Les ruelles, les voitures qui côtoient les piétons, les enfants.

Le temps est lourd.

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Jeunes Vies Caramélisées

 

Once upon a time,  j’attendais le coup de fil d’un mec.
Je fixais mon tel, je sursautais à chacune de ses vibrations, j’insultais les gens qui m’appelaient et qui n’étaient pas lui, et j’avais mal au ventre.
Au fil des jours, après notre premier rendez-vous, n’ayant aucune nouvelle de lui, n’osant pas faire le premier pas ( parce que bouhhh c’est la honte), je me laissais doucement mourir.
Adieu recourbe-cils et soin éclat, le maquillage n’avait plus de raison d’être. J’errais dans la vie en jean et cheveux gras, dans l’attente de voir son nom s’afficher sur mon tel.