Vous vous souvenez qu’il y a quelques temps on a dressé un portait authentique de l’Algéroise ? Depuis, je ne cesse de recevoir des demandes (enfin une)  pour que l’on fasse la même chose avec l’Algérois.  L’exercice m’a paru difficile, parce que je ne connais pas les garçons, et je risque de dire des choses qui vont me condamner au célibat. Alors ce portrait j’ai pas voulu le faire,  mais devant l’insistance du public j’ai cédé.

Pardonnez-moi lecteurs si j’ai péché.
Dziri, c’est le nom d’un magazine masculin genre GQ, mais pas vraiment ressemblant. L’algérois ne le lit pas, parce que les revues de ce genre c’est un truc de filles.
L’algérois a un accent d’arabe qui  roule des rrrrrr quand il discute avec ses copains, mais parle comme un Ardisson  quand il s’adresse à une fille. Un truc de mec, nous ne demanderons aucune explication.
L’algérois vit une histoire d’amour avec son coiffeur. Vous ne le savez pas, mais le coiffeur tire son inspiration des pages sport, la coupe Zidane  fait fureur en Algérie. Le gel aussi.
Il boit son café du matin dehors, parce que c’est plus fort, plus homme, plus viril. Si votre copain boit du thé à la fleur de lotus, alors votre spécimen est gay.
L’algérois est soit maigre, soit un peu enrobé. Les beaux corps ne courent pas les plages à Zéralda.  Quelque chose dans les gènes, dans le couscous de maman, dans le frite-omelettes  de midi, dans le foot du vendredi.
L’algérois Déteste les filles matérialistes, mais jamais vous ne le verrez  avec une basket  non marquée à son pied. En général il fait très jeune son choix entre Nike ou Adidas.  Une fois les pompes enlevées, place aux bligha, ô combien sexy. 
Le dziri n’aime pas les films français. C’est, à ses yeux,  un objet cinématographique non identifié, et les acteurs ça se voit qu’ils jouent la comédie, et y a des scènes qui servent à rien.
Sa petite sœur, nous pleurons son sort.
Accompagnée d’une fille ; peu importe leur lien, l’algérois ne la laisse jamais payer. L’inviter ou partager la note, c’est la castration directe. C’est sa souveraineté nationale qui est en jeu là.   Le comité international des radines sans frontières (le très sérieux CIRF)  lutte d’ailleurs pour répandre cette pratique du mec qui paie à un échelon mondial.
Il faut le dire, il peut arriver qu’il ne se douche pas tous les jours (ça c’est bien universel), et lorsque le jour du grand bain arrive, il aime utiliser Tous les produits présents dans la salle de bains.  Y compris ceux qui ont coûté un bras à sa pauvre petite  sœur (pleurons de nouveau son sort).
Il vote jamais, il a un avis sur tout. Déteste ce gouvernement, source de tous ses problèmes.
Les jours de chômage, et Dieu sait qu’il connaît ça le chômage, il se lève à 14h, grogne contre sa moman  parce qu’il n’y a plus de pain, sort traîner avec ses incontournables potes de quartier (élevés au rang de sacré ceux là), et rentre chez lui a 22h cherchant le dîner.
Le jour du petit aid, l’algérois a fait la queue 30 minutes  devant un débit de boissons.  Quand il a appris que sa copine ne mangeait pas toujours hallal, il lui a fait la morale pendant une heure. Ça n’a pas duré longtemps entre ces deux là.
N’allez pas imaginer que notre algérois n’est qu’un type en jogging blanc sali, cigarette  au bec , ronchon, qui passe ses journées à se plaindre. Ça c’est notre voisin qui fait un peu pitié.       
                                                                                                          
L’algérois, le vrai, le beau gosse, le mec classe qui nous fait glousser, lui il a quitté le pays il y a bien longtemps. Ou bien il rêve de se barrer, et il raconte ses envies d’ailleurs, en ronchonnant.
L’algérois, c’est souvent  ce mec bien, dont l’univers a mal distribué l’âme.
Mamzelle Namous